En attendant une enquête sérieuse sur cette affaire, ni la FAF ni la LFP n'ont encore réagi, malgré la gravité des révélations. Aberrant. Un enregistrement d'une communication téléphonique entre les deux présidents de la JSK et du CSC a été diffusé mercredi soir sur les réseaux sociaux. Dans cet enregistrement, Cherif Mellal s'inquiète du déroulement de la rencontre CSC-USMA, décisive pour le titre et tente de sonder la position de Tarek Arama. Ce dernier le rassure et l'informe que son équipe allait jouer pour gagner afin de respecter l'éthique sportive. Au passage, Arama, très astucieux, glisse au passage que l'USMA propose de l'argent pour que les joueurs du CSC lèvent le pied. Ce à quoi Mellal, sans doute inquiet par l'éventualité de voir le CSC céder le match à l'USMA, propose une motivation financière au CSC pour battre l'USMA. Il lui propose même d'envoyer des supporters pour encourager le CSC. Si Arama refuse la seconde proposition, il accepte volontiers la première. "Bien sûr, vous devez motiver mes joueurs" s'empresse-t-il de répondre. Mellal a promis du coup de le rappeler. Fin de la communication téléphonique, du moins de l'enregistrement. Dans un point de presse, Cherif Mellal avait déjà révélé avoir proposé une motivation financière ( 20 millions de centimes pour chaque joueur du CSC) mais il a dû se rétracter devant les exigences financières trop gourmandes du CSC (2,5 milliards de centimes). Arama qui avait pourtant déclaré n'avoir jamais discuté avec Mellal à ce sujet, a tout simplement menti. Rien ne prouve aussi qu'il n'ait pas eu sa motivation de la part de l'USMA après le refus de la JSK d'accéder à son prix exorbitant. D'ailleurs, la physionomie du match CSC-USMA montre bien que l'équipe constantinoise était passive sur le terrain. Elle n'a aucunement fait preuve d'adversité, ce qui a fait dire à bon nombre d'observateurs que l'USMA a eu des facilitations dans ce match pour gagner le titre. "Le CSC nous a trahis", martèle Mellal. En attendant une enquête sérieuse sur cette affaire au moment où ni la FAF ni la LFP n'ont encore réagi malgré la gravité des révélations, il faut dire que l'attitude de Mellal et Arama est punie par la loi. L'article 119 du règlement du championnat professionnel algérien 2018-2019 interdit carrément ce genre de pratiques, qu'il s'agisse de réclamer une motivation financière ou d'en proposer : "Est considérée comme tentative d'influencer le résultat d'une rencontre, toute proposition de motivation d'une équipe par une personne étrangère au club, et ce, quel que soit le moyen utilisé. La personne incriminée ainsi que son club encourent les sanctions prévues par les dispositions du code disciplinaire." Cette attitude est également punie par le code pénal. Selon des informations difficilement vérifiables, d'autres enregistrements sont attendus dans les prochains jours concernant cette affaire. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Raouf Bernaoui, a appelé la Fédération algérienne de football à assumer ses responsabilités après les graves déclarations du président de la JSK, Cherif Mellal, au sujet d'une tentative d'influence sur le résultat d'une rencontre, en l'occurrence CSC-USMA. "Mellal doit assumer ses responsabilités par rapport à ce qu'il a déclaré. C'est grave. Nous ne pouvons pas passer sous silence ce genre de propos. À ce titre, j'appelle la Fédération de football à assumer pleinement ses responsabilités", martèle le premier responsable du MJS. Autrement dit, Bernaoui exhorte la FAF à ouvrir une enquête sur ses déclarations et faire toute la lumière sur ce dossier conformément au règlement du championnat professionnel.