Téhéran a rejeté et condamné hier la déclaration de certains dirigeants arabes et du Golfe Persique "dans laquelle des allégations sans fondement ont été portées contre notre pays". L'Arabie saoudite a réussi à entraîner les pays arabes dans sa guerre de leadership contre l'Iran, dans le golfe Persique, lors des deux sommets à La Mecque convoqués par Riyad pour mercredi et jeudi derniers. En effet, le royaume wahhabite a obtenu un soutien quasi unanime de ses alliés arabes face à l'Iran après des attaques et des sabotages, Téhéran accusant Riyad de "semer la division" dans la région. Un sommet extraordinaire du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et un autre de la Ligue arabe se sont tenus avant l'aube à La Mecque dans l'ouest du royaume saoudien. Ils seront suivis aujourd'hui avant l'aube par celui de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Mousavi, a déclaré hier que l'Iran rejette et condamne la déclaration de certains dirigeants arabes et du golfe Persique "dans laquelle des allégations sans fondement ont été portées contre notre pays", a rapporté l'agence de presse iranienne Irna. "Au lieu de saisir l'occasion de la Journée internationale d'El-Qods et du sommet des Etats arabes et islamiques pour soulever et poursuivre la question des droits de la sainte Qods et du peuple palestinien, l'Arabie saoudite a opté pour la mauvaise approche et a continué de semer la division entre les pays islamiques et les pays de la région, comme le souhaite le régime sioniste", a-t-il déclaré. "Nous considérons que les tentatives de l'Arabie saoudite de rallier les pays voisins et les pays arabes contre l'Iran sont la continuation des vaines tentatives de l'Amérique et du régime sioniste contre la République islamique", a-t-il ajouté. Ces rencontres surviennent en pleines tensions dans la région. Les Etats-Unis ont en outre envoyé des renforts militaires dans la région, en évoquant des "menaces" iraniennes. Les relations entre Washington et Téhéran, des ennemis jurés, sont au plus bas depuis le retrait unilatéral en 2018 de l'administration de Donald Trump de l'accord international sur le nucléaire iranien. Washington a ensuite renforcé les sanctions économiques contre Téhéran et inscrit les Gardiens de la Révolution, armée idéologique du régime iranien, sur sa liste noire "d'organisations terroristes". Durant les sommets arabe et du CCG, le roi Salmane, à la tête du premier exportateur de pétrole au monde, s'est livré à de violentes charges contre l'Iran accusé "d'actions criminelles", d'ingérences dans les affaires de ses voisins et de menaces contre l'approvisionnement en pétrole du marché mondial. Dans son communiqué final, le sommet du CCG a exprimé sa solidarité avec Riyad et renouvelé "son appui à la stratégie américaine à l'égard de l'Iran y compris en ce qui concerne ses programmes nucléaire et balistique, ses activités de déstabilisation, son soutien au terrorisme (...) et aux activités hostiles des Houthis au Yémen".