Fait notable, le Qatar était invité La volonté du roi Salmane a prévalu et la déclaration finale du sommet de la Ligue arabe a consacré 10 des 11 points du communiqué au fait iranien, dénonçant ses «ingérences», ses «menaces», son «soutien aux Houthis» et ses attaques contre le trafic maritime. L'affaire a été expédiée en deux temps trois mouvements. Tandis que le sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) s'ouvre ce matin même, les deux sommets qui l'ont précédé, hier, à La Mecque et qui concernaient la Ligue arabe et le Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont souscrit à un soutien quasi unanime de tous les pays membres, excepté l'Irak, à l'Arabie saoudite face à un Iran accusé plus ou mois ouvertement d'être l'instigateur des attaques et des sabotages intervenus ces jours derniers. Téhéran a aussitôt répliqué en accusant le royaume saoudien de «semer la division» dans la région et plus largement dans les rangs des pays membres de l'OCI. Hier, les deux sommets extraordinaires de la Ligue arabe et du CCG ont apporté à Riyadh un soutien franc et massif dans un contexte régional inquiétant, caractérisé par la montée des tensions entre l'Iran et les monarchies du Golfe ainsi que par l'échange d'invectives et de mises en garde entre Téhéran et Washington qui a déployé un renfort de sa présence militaire dans le golfe au lendemain de l'affaire du «mystérieux» sabotage de navires pétroliers au large des côtes émiraties puis des attaques au drone contre un terminal saoudien, attaques revendiquées par les rebelles Depuis plus d'une année, le président américain Trump a renforcé les sanctions contre l'Iran, après avoir dénoncé l'accord international de 2015 sur le nucléaire. Récemment, il a inscrit les Gardiens de la Révolution, bras armé du régime iranien, sur sa liste noire des «organisations terroristes», preuve que l'escalade se poursuit, malgré un discours répété en maintes circonstances sur sa volonté de «dialoguer» avec les dirigeants iraniens qui lui opposent une fin de non recevoir. Premier exportateur mondial de pétrole, l'Arabie saoudite a vu le roi Salmane saisir, hier, l'opportunité des deux sommets pour procéder à un sévère réquisitoire contre l'Iran. Dans une charge d'une rare violence, il a dénoncé «ses actions criminelles» ses «ingérences» dans les affaires des pays voisins et «ses menaces» contre l'approvisionnement du marché mondial en matières premières et plus particulièrement l'or noir. Dans une déclaration finale, le CCG auquel a participé en la personne du Premier ministre, fait suffisamment exceptionnel pour mériter d'être relevé, le Qatar, jusqu'alors mis au ban de l'organisation par Riyadh et ses alliés, «renouvelle son appui à la stratégie américaine à l'égard de l'Iran, y compris en ce qui concerne ses programmes nucléaire et balistique, ses activités de déstabilisation, son soutien au terrorisme (...) et aux activités hostiles des Houthis» au Yémen. S'adressant à ses invités de la Ligue arabe, le roi Salmane leur a demandé «d'user de tous les moyens» pour contrecarrer les menaces de l'Iran qui est aussi un important producteur de pétrole et un membre de l'OPEP, tout comme les monarchies du Golfe. La volonté du roi saoudien a prévalu et la déclaration finale du sommet de la Ligue arabe a consacré dix des 11 points du communiqué au fait iranien, dénonçant ses «ingérences», ses «menaces», son «soutien aux Houthis» et ses attaques contre le trafic maritime. Seul, l'Irak qui conserve d'étroites relations avec l'Iran a exprimé des réserves sur cette déclaration. Pour Téhéran, il s'agit là de la poursuite de la politique de «division entre les pays musulmans de la région» que mène l'Arabie saoudite, «ce qui est le souhait du régime sioniste». C'est là, affirme le porte-parole des AE iranien Abbas Moussavi, «le prolongement des tentatives futiles de l'Amérique et du régime sioniste». Ultime remarque, la question palestinienne n'a pas fait l'objet d'un consensus aussi remarquable et elle a été à peine évoquée par ces différents conclaves.