La chaleur torride n'a visiblement pas dissuadé les Tamanrassetis qui sont descendus dans la rue pour maintenir la pression en ce 15e vendredi de contestation contre le système et ses sbires. De nombreux manifestants ont ainsi marché afin de déjouer les complots du pouvoir honni et ses manœuvres visant à essouffler la mobilisation populaire. Pour ce 4e et dernier vendredi du mois de Ramadhan, les citoyens ont réaffirmé non seulement leur hostilité aux autorités abhorrées, mais aussi à toutes les propositions provenant des larbins du régime en place. Les protestataires, qui ont repris en chœur des slogans contre le système et tous les responsables qui l'incarnent, ont, encore une fois, affiché une détermination inflexible à aller jusqu'au bout de leur revendication pour faire aboutir le choix du peuple qui aspire à une Algérie nouvelle et démocratique. Notons que l'acte 15 de la mobilisation citoyenne intervient au lendemain du discours du chef d'état-major appelant au dialogue et à des concessions réciproques. La réponse de la rue ne s'est pas fait attendre pour contrecarrer ce qu'on a qualifié de "énième manœuvre" permettant aux relais du système de se repositionner en prévision d'une prochaine élection présidentielle que le peuple a, faut-il le rappeler, énergiquement rejetée lors des précédentes marches. La réponse des manifestants a été claire : "Pas de concessions, ni de dialogue avec les mafiosi qui devront croupir en prison après leur jugement." Adaptant leurs slogans au développement de la situation politique et aux événements judiciaires ayant marqué le pays, les marcheurs estiment que l'offre que le chef d'état-major a faite depuis la 6e région militaire à Tamanrasset "manque de transparence et entretient le doute" sur la volonté d'aller vers une période de transition suivant les conditions imposées par le peuple. D'où la nécessité, préconise-t-on, d'entamer des négociations profondes devant être chapeautées par des personnalités consensuelles, afin d'étudier les issues qui mettront l'Algérie à l'abri de nouveaux échecs et, du coup, envisager une sortie de crise telle que souhaitée par l'unique artisan de la révolution du 22 février : le peuple. RABAH KARECHE