En nombre relativement faible du fait de la chaleur torride qui s'est abattue sur la région, les Tamanrassetis ont battu le pavé pour réclamer, en ce 11e vendredi de mobilisation, le départ du système et de ses sbires et une justice libre et indépendante. Des jeunes et moins jeunes se sont rassemblés devant le siège de l'APC pour arpenter les rues du chef-lieu de wilaya, en déployant l'emblème national et en brandissant des banderoles sur lesquelles, on pouvait lire des slogans hostiles au pouvoir en place. Les marcheurs ont réitéré leur appel pour le départ des "2B", à savoir le chef de l'Etat par intérim et le Premier ministre. Ils ont également brandi des banderoles sur lesquelles, ils affirment continuer la révolution, enclenchée bien avant le 22 février 2019. Ils se disent prêts à poursuivre leur mouvement jusqu'à l'aboutissement des revendications du peuple qui exige le jugement des corrompus et de la bande mafieuse qui a pris le pays en otage. Bravant un soleil à son zénith, de nombreux manifestants ont fini par rejoindre les lieux habituels de départ des marches pour manifester leur détermination à poursuivre leur mouvement de protestation jusqu'à la satisfaction de leurs revendications, tout en dénonçant "le jeu trouble" du chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah, qui tente, à chaque fois, de mettre en avant des personnalités à la solde du régime. Sur des pancartes brandies, des banderoles déployées et des slogans scandés, ils ont demandé l'instauration d'une "véritable démocratie" et d'un "Etat de droit". Le vice-ministre de la Défense en a pris pour son grade. Les manifestants, qui l'ont qualifié de "traître", scandaient à tue-tête : "Djeïch dialna, Gaïd khan'na", (l'armée est la nôtre, Gaïd nous a trahis). Les marcheurs ont longuement appelé à la préservation de la nation et de l'unité nationale, tout en mettant l'accent sur la souveraineté du peuple. Ils ont repris leur appel à respecter le caractère pacifique du mouvement populaire et ont exprimé leur rejet de l'élection présidentielle du 4 juillet prochain. Les journalistes et correspondants de presse étaient de la partie et ont, à leur tour, choisi la rue pour célébrer la Journée internationale de la liberté d'expression. À l'occasion, ils ont tenu à réaffirmer leur soutien au peuple qui aspire à délivrer la justice et la presse des forces extraconstitutionnelles et des autorités qui s'agrippent au pouvoir. RABAH KARECHE