La seule formule d'excursion qui fait de plus en plus d'adeptes consiste à s'organiser, entre voisins, avec femmes et enfants, pour louer un fourgon pour la journée. La ville de Souk Ahras étouffe en ce mois de juillet. Ecrasés par la chaleur caniculaire, qui s'installe même à l'intérieur des maisons dès les premières heures du jour, les habitants ne savent à quel saint se vouer pour affronter ces vicissitudes. Il y a, certes, les cafés maures et les salons de thé pour ceux qui sont en vacances, et bien entendu les chômeurs, mais on ne peut y stationner plus d'une heure, tant ces lieux sont bruyants et l'air, même climatisé, devient rapidement irrespirable. Il faut dire qu'à Souk Ahras, où le couvert végétal est très dense sur des kilomètres à la ronde, depuis les monts Beni Salah jusqu'à la forêt de Zaârouria, il n'y a pratiquement pas d'arbres en ville, mis à part ceux cernant la fameuse place de l'Indépendance (ex-place Thagaste), ce qui exclut d'emblée les promenades en plein air. D'ailleurs, une telle initiative relèverait de la pure folie par 43° et sous un soleil de plomb ! L'option climatiseur, que la plupart des foyers ont fait leur, depuis l'été 2004 avec le réchauffement soudain des températures dans cette région où le climat est d'habitude plus clément, particulièrement en juin et juillet, ne convient qu'aux plus âgés. Ces derniers regagnent généralement leurs maisons sitôt les courses du matin expédiées, c'est-à-dire au moment où les jeunes couche-tard se réveillent et se préparent à sortir. Le café, le cybercafé, les murs qu'on rase de crainte de choper une insolation ou encore une de ces salles de jeux puante où des dizaines de jeunots sont agglutinés dans une ambiance délirante. Le rêve pour tous reste la mer et les plaisirs qu'elle procure, mais la grande bleue est à près de 100 km et pour s'y rendre il faut payer. Le voyage par taxi ou bus peut coûter jusqu'à 300 DA par personne et beaucoup plus si on va jusqu'au littoral de Annaba ou d'El-Kala sans oublier les frais de restauration. Dépenses auxquelles un jeune ne peut évidemment pas faire face. Il existe une formule d'excursion qui fait de plus en plus d'adeptes. Elle consiste à s'organiser entre voisins, avec femmes et enfants, et louer pour la journée un fourgon de 18 ou 24 places. Cette formule, même si elle n'offre qu'un loisir limité dans le temps, entre 5 heures et 19 heures, convient aux pères de famille qui ne peuvent refuser indéfiniment le bonheur d'une baignade à leur marmaille. Une excursion de ce genre coûte à peu près 150 DA par personne à auxquels il faut ajouter le prix du repas et la location éventuelle d'un parasol. Les sorties les plus prisées sont celles de Chetaïbi et Oued Bagrat, dans la wilaya de Annaba, et M'cida et cap Rosa à El-Tarf. Tout ça pour dire qu'à Souk Ahras, l'été c'est le calvaire. A. Allia