Le pays a eu, dans le passé, à vivre des situations caniculaires de cette ampleur. L'été tire à sa fin, mais la chaleur accentue ses tire-flammes. Ceux qui ont prédit, on ne sait sur quelle base, une température de plus en plus clémente pour les derniers «souffles» du mois d'août en auront pour leurs frais. Le bulletin d'alerte de l'Office national de météorologie, publié hier est, à ce sujet, sans appel: «Des températures caniculaires pouvant atteindre les 46 degrés à l'ombre affecteront l'ensemble des régions intérieures, d'est en ouest du pays à partir d'aujourd'hui jusqu'à mercredi.» Les wilayas qui auront, durant ces trois jours, à vivre l'«enfer» sont: Tlemcen, Sidi Bel Abbès, Mascara, Saïda, Relizane, Tissemsilt, Chlef, Tiaret, Djelfa, Médéa, Blida, M'sila, Bouira, Bordj Bou-Arreridj, Sétif, Mila, Constantine, Oum El Bouaghi, Batna, Souk Ahras, Tébessa, Guelma, Khenchla, Tipaza, Alger, Boumerdès, Tizi Ouzou, Béjaïa, Jijel, Skikda, Annaba, El Taref et la liste est longue. Sans plus de précisions le bulletin spécial prévient, pour les deux journées, lundi et mardi, qu'une vague de chaleur dépassant les 40 degrés à l'ombre s'abattra, sur le littoral entre Chlef et El Tarf. Il est vrai que le pays a eu, dans le passé, à vivre des situations caniculaires de cette ampleur mais que cette vague atteigne les 46° à l'ombre et dans les villes côtières, de surcroît, donne, si telle est l'expression, froid dans le dos, sachant que peu de citoyens possèdent les moyens appropriés pour faire face à la asuffocante chaleur qui s'abattra sur eux telle une chape de plomb. Bien qu'on soit plus habitués à la chaleur qu'aux basses températures, le risque caniculaire touchera beaucoup plus les personnes âgées qui sont les plus vulnérables. C'est justement aux pouvoirs publics et au ministère de la Santé de mettre en place un dispositif de prévention, comme cela s'est fait cette année en France, où la canicule avait fait l'an dernier plus de 15.000 victimes parmi les personnes âgées. Chez nous, tout le monde l'aura constaté, les moyens de prévention restent assez rudimentaires et ne correspondent pas forcément aux risques des catastrophes naturelles. La canicule en est une. Les autres laissés-pour-compte, que n'épargneront pas les affres des grosses chaleurs, sont indéniablement les agriculteurs. Après avoir profité d'une saison agricole, peu ou prou, généreuse, ces derniers, se retrouvent, au cas où la canicule va durer, désarmés et leurs pertes seront importantes.