La Première ministre britannique Theresa May a quitté vendredi la tête du Parti conservateur, ouvrant officiellement la course à sa succession dont le vainqueur aura la lourde tâche de réussir là où elle a failli : mettre en œuvre le Brexit. "Elle a démissionné", a annoncé le Comité 1922, responsable de l'organisation du Parti conservateur, dans un communiqué, vendredi soir. Après sa démission de la tête des Tories, Theresa May restera dans ses fonctions jusqu'à la désignation de son successeur par les conservateurs, d'ici à la fin juillet. Au Royaume-Uni, le poste de Premier ministre échoit de droit au chef du parti qui réunit une majorité suffisante pour gouverner au Parlement. "Au cours des prochaines semaines, Theresa May continuera à travailler pour les gens de ce pays. Quant au Brexit, la Première ministre a souligné que ce ne serait pas à elle de faire avancer ce processus, mais à son successeur", a relevé jeudi son porte-parole. Theresa May, 62 ans, avait pris la tête du gouvernement en juillet 2016, dans la foulée de ce référendum qui avait vu les Britanniques voter à 52% en faveur de la sortie de l'Union européenne. Il lui incombait alors de détricoter plus de 40 ans de liens avec l'UE, mais aussi de rallier les Britanniques derrière une vision du Brexit susceptible de combler le fossé entre partisans et adversaires de ce divorce, le premier vécu par le club européen. Mais elle n'a pas su relever le défi. L'accord qu'elle a conclu en novembre avec Bruxelles, censé organiser un départ en douceur du Royaume-Uni de l'UE, a en effet été rejeté à trois reprises par les députés britanniques, autant de défaites humiliantes. À court de munitions pour éviter une sortie sans accord, redoutée par les milieux économiques, Theresa May avait été contrainte de repousser au 31 octobre la date du Brexit, initialement prévue le 29 mars. Usée par le Brexit, mais aussi par les complots et les critiques incessantes dont elle a fait l'objet au sein de son parti, profondément divisé sur la question, c'est une Theresa May au bord des larmes qui avait annoncé le 24 mai sa démission.