Elle avait annoncé le 24 mai sa démission La Première ministre britannique Theresa a quitté, hier, la tête du Parti conservateur, ouvrant la course à sa succession qui désignera celui qui mettra en oeuvre le Brexit. Après sa démission de la tête des Tories, qui ne devait donner lieu à aucun événement officiel, Theresa May restera en fonctions jusqu'à la désignation de son successeur par les conservateurs, d'ici la fin juillet. Au Royaume-Uni, le poste de Premier ministre échoit de droit au chef du parti qui réunit une majorité au Parlement. Au cours des prochaines semaines, Theresa May «continuera à travailler pour les gens de ce pays. Quant au Brexit, la Première ministre a indiqué que ce ne serait pas à elle de faire avancer ce processus, mais à son successeur», a relevé jeudi son porte-parole. Le prochain chef de l'Exécutif britannique devra donc remettre le Brexit sur les rails, soit en renégociant un nouvel accord avec Bruxelles, soit en optant pour une sortie sans accord, deux scénarios qui sont d'ores et déjà au coeur de la course à sa succession. Parmi les 11 candidats en lice, le député conservateur Boris Johnson, ancien maire de Londres, ancien ministre des Affaires étrangères et champion des Brexiters, fait figure de favori. Très apprécié par les militants de la base du Parti conservateur, Boris Johnson, 54 ans, politicien habile et charismatique, suscite en revanche des réactions plus contrastées du côté des députés tories, qui doivent sélectionner à partir de mercredi deux candidats qui seront ensuite départagés par les militants. En s'adressant mardi soir à des députés du parti, il a prévenu que les conservateurs étaient menacés de «disparition» si le Brexit n'était pas mis en oeuvre le 31 octobre. Theresa May, 62 ans, avait pris les rênes de l'Exécutif en juillet 2016, peu après que les Britanniques eurent voté à 52% en faveur de la sortie de l'Union européenne lors du référendum du 23 juin. Il lui incombait alors de détricoter plus de 40 ans de liens avec l'UE, mais aussi de rallier les Britanniques derrière une vision du Brexit susceptible de combler le fossé entre partisans et opposants de ce divorce historique, le premier vécu du club européen. Mais elle n'a pas su relever le défi. L'accord qu'elle a conclu en novembre avec Bruxelles, après de longs mois de négociations et qui était censé organiser une sortie en douceur de l'UE, a été rejeté à trois reprises par les députés britanniques, autant de défaites humiliantes. A court de munitions pour éviter une sortie sans accord, redouté par les milieux économiques, Theresa May avait été contrainte de repousser au 31 octobre la date du Brexit, initialement programmé le 29 mars. Des atermoiements que les Britanniques ont lourdement sanctionnés dans les urnes, reléguant à la 5e place le parti tory lors des élections européennes du 23 mai. Usée par le Brexit, mais aussi par les complots et critiques incessantes dont elle a fait l'objet au sein de son parti, profondément divisé sur la question, Theresa May avait annoncé le 24 mai sa démission lors d'une allocution devant le 10, Downing Street. Au bord des larmes, la voix brisée, elle avait précipité la fin de son intervention pour se réfugier dans ses bureaux, masquant ainsi l'émotion qui la submergeait