Le PT déplore que l'administration pénitentiaire n'ait pas autorisé le médecin traitant de Mme Hanoune à s'entretenir avec ses collègues exerçant à la prison de Blida. Le bureau politique du Parti des travailleurs (PT), réuni hier au siège du parti, a, encore une fois, pris à témoin l'opinion publique sur la précarité de l'état de santé de Louisa Hanoune, âgée de 65 ans, incarcérée à Blida depuis un mois. "La santé de Louisa Hanoune, atteinte de plusieurs maladies chroniques, se détériore dangereusement, nécessitant les meilleures conditions de soins hors du milieu carcéral", a-t-il annoncé dans un communiqué diffusé hier, en précisant que la militante politique a avisé "la direction du pénitencier de Blida sur plusieurs malaises qu'elle a eus depuis son emprisonnement". Une demande d'autorisation de son médecin traitant de l'examiner ou, au moins, de s'entretenir avec ses collègues du centre pénitentiaire a été rejetée, au même titre que celle inhérente à sa libération provisoire. Le BP regrette le maintien en détention, qu'il qualifie d'injuste et d'incompréhensible, de la secrétaire générale du parti, alors "qu'elle présente toutes les garanties légales de rester à la disposition de la justice". La direction du PT endosse aux pouvoirs publics la responsabilité directe de tout "développement fâcheux dans le dossier de l'affaire Louisa Hanoune, notamment après la tragique disparition en détention du militant des droits de l'Homme, Kamal-Eddine Fekhar". Pour rappel, Louisa Hanoune a été placée le 9 mai dernier en mandat de dépôt par le tribunal militaire de Blida. Deux chefs d'inculpation sont retenus contre elle : "complot ayant pour but de porter atteinte à l'autorité du commandant d'une formation militaire" et "complot pour changer le régime". Depuis cette date, un grand élan de solidarité avec elle s'est fait jour en Algérie et à l'étranger. Le 20 juin 2019, jour de l'introduction par le collectif de défense d'une nouvelle demande de mise en liberté provisoire, sera consacré, selon le bureau politique du parti, "Journée internationale dédiée à l'exigence démocratique de libération d'un responsable politique emprisonné pour ses positions politiques. Lors de cette journée, des dizaines de rassemblements de délégations se tiendront devant les ambassades et les consulats algériens, dans plusieurs pays, pour déposer des motions favorables à sa libération". Simultanément, et avec la collaboration du Comité national de libération de Louisa Hanoune (CNLLH), présidé par Zohra Drif-Bitat, sera tenu un rassemblement à Alger, devant le siège national du PT. Par ailleurs, la direction de ce parti dénonce ce qu'elle désigne comme des tentatives de déstabilisation de la formation politique de l'intérieur, par le truchement de députés, qui refusent de remettre leurs mandats, tel que décidé par le bureau politique en mars dernier, en soutien à la révolution populaire. "Les députés non démissionnaires, qui ont ainsi rejoint la contre-révolution, tentent d'entraîner des membres du comité central sur une voie de domestication du PT, afin de l'arrimer au régime en place. Ils se sont définitivement mis hors du parti et, de ce fait, ces députés qui ont choisi les privilèges liés à la députation et au maintien des institutions du régime, ne peuvent en aucune manière parler au nom du Parti des travailleurs." L'instance dirigeante réitère son rejet du dialogue proposé par le chef de l'Etat par intérim dans son discours prononcé jeudi dernier. Le PT s'insurge notamment contre le maintien d'Abdelkader Bensalah dans ses fonctions jusqu'à l'élection d'un président de la République, et ce, contre la volonté de "l'immense majorité des citoyens qui l'ont exprimé clairement une nouvelle fois, ce vendredi 7 juin, dans tout le pays".