Les villageois de la petite bourgade de Boulerbah, relevant de la commune de Djebahia, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, crient leur désarroi face à la détérioration qui affecte leur village, perché à plus de 700 mètres d'altitude. Les habitants de ce hameau, il faut bien le dire, manquent de tout. C'est d'ailleurs ce qui a poussé bon nombre d'entre eux à "se révolter", la semaine passée, en compagnie de plusieurs autres villageois en fermant le siège de l'APC. Parmi les principales revendications de la population, l'on citera le raccordement de leur village aux réseaux d'eau potable et de gaz naturel, ainsi que l'aménagement des routes qu'ils disent impraticables et la réhabilitation du réseau d'assainissement, lequel n'a pas été refait depuis les années 80, indique-t-on. À propos de l'épineux problème du raccordement au réseau d'AEP, bon nombre de villageois ont noté le fait que plusieurs demandes ont été introduites auprès des services concernés, dans l'hypothétique espoir d'un raccordement. En vain. "Nous sommes encore et toujours réduits à nous approvisionner en eau à partir d'une source située à six kilomètres en contrebas", dira Amar, habitant de ladite localité et porte-parole du mouvement de contestation qui a ébranlé la région. Selon quelques citoyens interrogés sur le sujet, les autorités de la wilaya s'étaient pourtant engagées à accélérer les travaux de raccordement au réseau d'AEP via le barrage de Tilesdit, situé dans la commune voisine de Bechloul. Quant au gaz naturel, ces villageois se sont dits las et désespérés de le voir arriver dans leurs foyers. À ce sujet, les services de la direction de l'Energie et des Mines (DEM) de Bouira, ont assuré que le projet "était inscrit mais gelé". Une affirmation qui va l'encontre de celle de l'ex-DG de Sonelgez, qui avait affirmé lors de son passage à Bouira, qu'aucun projet n'a été gelé. Autre problème soulevé par les villageois, celui relatif à la rareté du transport en commun. En effet, depuis plusieurs mois déjà, la situation est devenue quasi insupportable pour les citoyens. Ces derniers ont adressé, selon un élu de la région qui s'est exprimé lors de la dernière session de l'APW, plusieurs correspondances aux responsables de la DTW, afin de manifester leur ras-le-bol et leur désarroi. D'après certains usagers rencontrés, cette insuffisance en matière de transport public serait due au manque d'autorisations d'exploitation des lignes de transport. Des citoyens nous ont informé que les premières victimes de ce déficit restent notamment les écoliers et les travailleurs qui ne peuvent arriver à l'heure à leurs établissements scolaires et leurs lieux de travail, pour les fonctionnaires. S'agissant du réseau d'assainissement, il est dans un piteux état. Les eaux usées ruissellent de partout et font courir aux villageois un fort risque d'attraper des maladies à transmission hydrique (MTH).