Les syndicalistes frondeurs dénient ainsi le droit à la direction actuelle de l'UGTA de prendre la moindre décision qui engage la Centrale, notamment l'organisation du congrès. Les opposants au secrétaire général de l'UGTA sont à jamais déterminés à se réapproprier leur syndicat. Ils gardent le cap et ne désespèrent pas de voir leur objectif se réaliser dans les semaines à venir. Ils décident, pour cela, de poursuivre leurs actions de protestation dans le cadre du mouvement de réappropriation de la Centrale syndicale par les travailleurs, lancé il y a plus d'un mois à travers plusieurs wilayas du pays. Les syndicalistes d'Alger qui ont enclenché avec leurs collègues des autres régions l'opération de redressement au sein de leur organisation, ont organisé, hier, un sit-in devant l'union de wilaya, à la place du 1er-Mai, non loin du marché Ali-Mellah. Ils ont affiché leur farouche opposition à la tenue du congrès programmé par le secrétariat national pour les 21 et 22 du mois en cours. Demain, un autre rassemblement qui regroupera les adhérents de toutes les 48 wilayas est prévu devant le siège de la Centrale syndicale. Ils viendront exprimer de nouveau le "rejet par les travailleurs de la ligne antipopulaire et anti-travailleurs que suit l'actuel secrétariat national de l'UGTA", précisent-ils. Les protestataires seront, encore une fois, au rendez-vous de cet important événement pour exiger le départ de Sidi-Saïd. Les syndicalistes frondeurs dénient ainsi le droit à la direction actuelle de l'UGTA de prendre la moindre décision qui engage la Centrale, notamment l'organisation du congrès. Ils rejettent toutes les démarches qu'ils jugent "illégales et anti-statutaires", entreprises par le secrétariat national. Pour eux, seule la commission exécutive nationale (CEN) est habilitée à préparer et à organiser un congrès. Ils adhèrent, en revanche, à "la mise en place du comité national de réappropriation de l'UGTA par les travailleurs". Ils estiment que seule cette instance est "habilitée à parler au nom des adhérents à l'UGTA et de préparer le congrès extraordinaire de l'organisation avant la fin de l'année". Vers une grève générale des travailleurs ? Outre la poursuite de la campagne de recueil d'un million de signatures auprès des syndicalistes et par Internet pour "exiger le départ de Sidi-Saïd" et la "restitution de l'UGTA aux travailleurs", les syndicalistes contestataires risquent de recourir à une grève générale des travailleurs dans tous les secteurs au cas où l'équipe de Sidi-Saïd maintiendrait son planning. En tout cas, la direction semble décidée à aller jusqu'au bout de son action et tenir le congrès à la date fixée. Selon certaines indiscrétions, elle aurait même obtenu le quitus de l'administration du Club-des-Pins pour la tenue de cette échéance électorale. Le choix de cet endroit pour organiser le congrès n'est pas fortuit. Car, l'accès à la salle des conférences est tellement sécurisé qu'il devient difficile, voire impossible, pour toute personne. Ce qui permettra au secrétariat national actuel de tenir en toute quiétude son congrès loin des opposants qui tenteraient de perturber le bon déroulement de l'événement. Cela dit, la Centrale syndicale n'a pas eu l'aval des services compétents de la wilaya d'Alger, représentée dans pareil cas par la Direction de la réglementation et de l'administration générale (Drag), pour organiser cette activité. La persistance du secrétariat national à concrétiser cette échéance faisant fi des actions de protestation des opposants pousse ces derniers à se mettre en grève générale, dont la date sera arrêtée incessamment.