Les travailleurs représentant l'ensemble des sections syndicales UGTA du secteur public de la wilaya de Tizi Ouzou ont manifesté, plus de deux heures, malgré une chaleur torride, pour faire entendre leur voix. Des milliers de travailleurs ont marché hier à Tizi Ouzou, à l'appel de l'Union de wilaya UGTA. La marche a démarré vers 11h depuis le stade du 1er-Novembre, en passant par la rue Lamali-Ahmed et le boulevard Abane-Ramdane, pour atteindre enfin le monument des Martyrs, situé à la sortie-ouest de la ville des Genêts. Les travailleurs représentant l'ensemble des sections syndicales UGTA du secteur public de la wilaya de Tizi Ouzou auront eu beaucoup de mérite à battre le pavé, plus de deux heures, pour faire entendre leur voix, malgré une chaleur torride. Durant tout leur parcours, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir, tels que : "Gaïd Salah, Sidi-Saïd, Bedoui, Bensalah : dégagez !", "Libérez l'UGTA", "Système dégage", "Sidi-Saïd dégage". Ils portaient fièrement de grandes banderoles sur lesquelles on pouvait lire aussi : "Non au congrès de la honte du 20 juin", "L'UGTA indépendante et démocratique", "Pour la restitution de l'UGTA d'Aïssat Idir et d'Abdelhak Benhamouda aux travailleurs", ou "Les représailles n'arrêteront pas la détermination des travailleurs". Accosté au début de la marche, le secrétaire général de l'Union de wilaya UGTA, Bachir Ramdani, a indiqué : "Cette marche s'inscrit dans le cadre d'un programme arrêté par le comité national pour la réappropriation de l'UGTA et nous avons entamé nos actions par des rassemblements pacifiques au niveau central et là, comme c'est le carême, nous avons donc décidé d'observer des actions au niveau des wilayas." Bachir Ramdani annoncera également la tenue, le 12 juin prochain, d'un grand rassemblement au siège de la Centrale syndicale à Alger pour demander le respect de la volonté du peuple qui exige le départ du secrétariat national de l'UGTA et à sa tête Sidi-Saïd, le respect de la dignité des travailleurs dans une UGTA libre et démocratique et dire non au congrès de la honte des 20 et 21 juin prochain. Et notre interlocuteur de réitérer le principe d'une organisation syndicaliste libre, démocratique, sociale et revendicative, loin de tous les enjeux que l'UGTA avait connus jusque-là, estimant que "la précarité des travailleurs est totale, d'où l'objectif de cette action de protestation pour dénoncer leur représentation au niveau central". Il est à souligner qu'une pétition nationale intitulée "Un million de signatures pour la restitution de l'UGTA aux travailleurs" a été lancée. Dans ce document, les initiateurs dénoncent les dérives de la direction actuelle de l'UGTA qui "a détourné l'organisation de sa vocation première qui est la défense de nos intérêts matériels et moraux, pour la mettre au service de l'oligarchie, des prédateurs et du système à travers son soutien au 5e mandat". En conclusion, les frondeurs de l'UGTA estiment encore que "le secrétariat national, avec à sa tête le secrétaire général, est disqualifié et ne peut plus continuer à parler en notre nom ni organiser le prochain congrès qu'il a convoqué dans la précipitation en violation des statuts de l'UGTA".