La conférence nationale de la société civile se tiendra comme prévu le 15 juin prochain, après que les trois dynamiques ont mis à plat les divergences quant à certains points de vue pour présenter une feuille de route consensuelle de sortie de crise du pays. En effet, les trois dynamiques de la société civile, à savoir la Confédération des syndicats algériens (CSA), le Collectif des dynamiques de la société civile pour une transition démocratique et le Forum civil pour le changement, ont abouti à un consensus au sujet des mécanismes de mise en œuvre de la proposition de sortie de crise en optant pour une période de transition pour la préparation de l'élection présidentielle plutôt que pour une élection présidentielle. Il s'agit de la mise en place d'"une période de transition la plus courte possible pour organiser la vie politique et revenir à un processus électoral. Mais aussi des préalables à mettre en place, afin d'apaiser le climat, de ramener de l'assurance et de donner du crédit aussi au travail que nous voulons faire avec d'autres", a indiqué le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), Lyès Merabet, que nous avons joint hier. Ce consensus est le résultat de la rencontre préparatoire à la conférence nationale. "Même si l'essentiel avait été déjà fait, il y a eu deux réunions restreintes où les participants ont aplani les divergences pour la mise en place d'une feuille de route consensuelle, qui sera annoncée lors de la rencontre de samedi prochain", a-t-il affirmé en outre. Pour autant, il a expliqué que cette conférence nationale n'est que le début d'un long processus visant à rassembler les Algériens autour d'une solution de sortie de crise, en affirmant qu'"en tant que société civile, on ne représente pas tout le monde, et rassembler tout le monde n'est pas notre objectif. Nous considérons que l'espace dans lequel nous sommes, aujourd'hui, est assez crédible et a du poids. Et c'est un espace pour toutes les Algériennes et tous les Algériens qui se reconnaîtront dans cette démarche". Aussi, après s'en être sorties avec un projet de feuille de route consensuel, les dynamiques de la société civile vont s'employer à l'expliquer à tous les intervenants de la classe politique, a-t-il indiqué, en révélant qu'"hormis la société civile, l'initiative s'étendra encore aux personnalités nationales, auteurs de propositions ou de démarches, mais aussi aux clubs d'intellectuels, organisés autour de ce débat révolutionnaire entamé le 22 février dans l'espace public". Mais ce n'est pas toujours évident en raison des préjugés, a-t-il estimé, en rappelant aussi que la société civile ne s'est jamais structurée convenablement dans notre pays. "C'est un défi que nous sommes en train de relever. Jusqu'à présent, nous sommes dans le bon sens, et nous sommes satisfaits. Espérons que cela sera le déclic pour engager un véritable dialogue national inclusif dans un deuxième temps et, pourquoi pas, permettre à tous les Algériens de participer à construire non seulement une solution de sortie de crise rapidement, mais aussi sortir de l'essentiel pour l'avenir, c'est-à-dire une reconfiguration de la scène politique, de la scène sociale et reconstruire ensemble tout ce qu'il faut en matière de démocratie, de liberté, de droits, de justice, d'égalité, de séparation des pouvoirs, d'indépendance de la justice et de liberté de la presse. Autant de chantiers dans lesquels nous nous engageons avec cette conviction que nous ne pouvons le faire seuls, donc il faut l'apport et la contribution de tout le monde", conclut-il.