"Makanche hiwar maâ el-îssabat" et "Ya qodhat ya qodhat, matkhafouch mel îssabat" (Pas de dialogue avec les malfaiteurs et les juges ne doivent pas craindre la bande). C'est sur ces exigences, reprises à l'unisson par des milliers de protestataires, qu'a été entamée la marche d'hier. Une marche plus imposante encore que celle de vendredi dernier, de l'avis même des services de sécurité qui ont encadré, dès 14h, ce mouvement citoyen contre les tenants du système. Rassemblés, comme de coutume, sur l'esplanade du théâtre Azzedine-Medjoubi et brandissant des banderoles et des pancartes portant des slogans hostiles au pouvoir, les habitants de la ville côtière ont ensuite fait plusieurs fois le tour du Cours de la Révolution avant de se diriger vers le siège de la wilaya. Une procession qui n'a cessé de grossir au fur et à mesure qu'elle progressait sur la place mythique d'Annaba et le boulevard du 1er-Novembre-1954. Adaptant leurs slogans à l'actualité politique du pays, les manifestants ont crié leur désaveu des tentatives de division du mouvement en scandant : "Yezzi bla fitna Laqbayel, Beni M'zab oua Echaouya khaouatna !" (Littéralement : vous ne parviendrez pas à nous diviser, les Kabyles, les Mozabites et les Chaouis sont nos frères !). Tout en se félicitant de la purge qui s'opère au sein de la nomenklatura et de l'oligarchie, allant jusqu'à l'incarcération des responsables, à l'instar d'Ouyahia et de Sellal, les Annabis ont dénoncé les potentats locaux, contre lesquels ils ont demandé l'ouverture d'enquêtes.