Ecartés cette année par la direction de l'éducation de la wilaya de Tamanrasset du planning de surveillance et de supervision de l'examen du baccalauréat pour, affirment-ils, avoir lutté contre la tricherie en application stricte et ferme de la réglementation lors des précédentes sessions, les enseignants et directeurs concernés dénoncent de graves irrégularités procédurales. Il s'agit entre autres de l'inscription des candidats dans des centres d'examen supervisés par leurs parents ou encore de l'affectation des surveillants et des observateurs "sur mesure" dans des salles où composent les enfants de certains responsables locaux. "Le guide de gestion des centres d'examen est on ne peut plus clair : les chefs de centre ne doivent en aucune manière avoir un lien de parenté avec les candidats. C'est une infraction passible de sanctions extrêmes. Ce qui a été constaté cette année dans certains centres du chef-lieu de wilaya de Tamanrasset et d'In Salah laisse croire à un acte prémédité portant normalisation de la fraude pour permettre aux chanceux candidats d'obtenir le fameux sésame et, du coup, avoir le visa pour l'université. Ces pratiques consacrent malheureusement la médiocrité dans ce secteur devant être réformé de fond en comble", regrette-t-on. Nos sources ont également fait de graves révélations sur leurs collègues qui autoriseraient la triche en demandant aux surveillants de dicter carrément les réponses aux élèves qui passent les épreuves du bac, particulièrement aux candidats libres. Contactée par nos soins, la directrice de l'éducation (DE) de la wilaya de Tamanrasset, Sektou Bousbiâat, a, en démentant catégoriquement ces allégations, expliqué que "les enseignants et les directeurs écartés du planning de surveillance ou de supervision des centres d'examen ont tous fait l'objet de plaintes l'année dernière. On ne peut pas les reconduire cette année, alors qu'ils étaient à l'origine de sérieux problèmes". Pour ce qui est des surveillants affectés sur recommandation et des chefs des centres où devraient composer leurs proches, la DE affirme que la réglementation est claire en ce sens et de sévères sanctions seront infligées à l'encontre de tous ceux qui oseront l'enfreindre. Parlant des nouveautés de cette session, Mme Bousbiaât indique que pour la première fois dans les annales du baccalauréat un centre avancé a été créé au CEM Saâd Bni Abi-Ouakas de Tin Zaouatine afin d'éviter aux candidats de cette localité de l'extrême sud de faire de longs déplacements, comme c'était le cas lors des précédentes sessions. Il faut noter que pour la session 2019, quelque 5 282 candidats, dont 2 580 libres, 9 handicapés et un autre de l'établissement pénitentiaire, sont appelés, aujourd'hui, à passer l'examen du baccalauréat à Tamanrasset. Les épreuves auront lieu dans 25 centres d'examen dotés de tous les moyens logistiques pour permettre de réussir cet événement scolaire, indique la directrice de l'éducation.