Le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed, à Alger, a auditionné, hier, les frères Oulmi, en l'occurrence le président-directeur général du groupe Sovac, Mourad Oulmi, le vice-président du même groupe, Khider Oulmi, pour des faits de corruption et d'indus privilèges obtenus. Dans ce même dossier, le juge a également auditionné l'ex-Premier ministre, Ahmed les deux ex-ministres Entendus hier par le juge d'instruction près la cour suprêmeOuyahia, déjà sous mandat de dépôt dans le cadre de l'affaire Haddad, l'ex-ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, alors que son prédécesseur, Abdeslam Bouchouareb, toujours en fuite à l'étranger, ne s'est pas présenté à l'instruction. C'est vers midi que les prévenus sont arrivés au tribunal de Sidi M'hamed sous bonne escorte des éléments de la Gendarmerie nationale de Bab Jdid (Alger). Les frères Oulmi ont été entendus avec plus de 60 autres prévenus, dont des cadres du groupe Sovac, du Crédit populaire algérien (CPA) et de son ex-président-directeur général, Omar Boudieb, limogé le 9 juillet 2018, de la direction de l'industrie et de la promotion de l'investissement, relevant du ministère de l'Industrie, et des responsables des impôts et des domaines. Si certains prévenus ont été auditionnés en qualité de témoins, d'autres, en revanche, pourraient faire l'objet d'accusations, comme l'octroi de crédits dans des conditions douteuses, octroi d'indus avantages et mauvais usage de la fonction. Raison pour laquelle le juge s'est intéressé de près au fonctionnement du groupe Sovac dans le cadre de l'extension de délits sur la base des requêtes introductives envoyées par le parquet général et les services de sécurité. Les auditions ont notamment concerné l'usine de montage automobile, en l'occurrence, Sovac Production, basée à Relizane, dont le montant global de 170 millions d'euros, soit 6,5 milliards de dinars, a été financé à hauteur de 5 milliards de dinars par le CPA et 1,5 milliard de dinars par le groupe Sovac. Le patron de Sovac a été interpellé jeudi dernier par les enquêteurs, éléments de la section de recherche de la Gendarmerie nationale (SRGN) de Bab Jdid d'Alger. Le propriétaire de l'usine de montage automobile, Sovac Production, avait été auditionné jusqu'à une heure tardive de la nuit, au même titre que plusieurs autres mis en cause, avant que le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed ne décide de prolonger sa garde à vue, jusqu'à hier au niveau de la SRGN, pour un complément d'enquête. À l'heure où nous mettons sous presse, l'instruction poursuit son cours et aucun des prévenus n'a été placé sous mandat de dépôt, bien que, notent nos sources, des détentions préventives puissent être prononcées à l'issue de cette procédure judiciaire. Cela étant dit, des manifestants se sont rués sur la rue de la Liberté pour exiger l'emprisonnement des symboles du système et la présentation du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, devant la justice. "Ramenez-nous Bouteflika", criait la foule devant le tribunal.