Le parquet général près la cour d'Alger a transmis, mardi dernier, au procureur général près la Cour suprême, le dossier de l'enquête préliminaire de la police judiciaire de la Gendarmerie nationale d'Alger, pour des faits à caractère pénal, à l'encontre de Mahieddine Tahkout et d'autres mis en cause, dans le volet relatif aux cadres et hauts fonctionnaires, conformément aux dispositions de l'article 573 du code de procédure pénale. Selon le parquet général de la cour d'Alger, dix hauts fonctionnaires de l'Etat sont concernés par ce lourd dossier qui continue de défrayer la chronique. Il s'agit, en premier lieu, de l'ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, du ministre du Tourisme en exercice et ex-wali de Tissemsilt, Abdelkader Benmessaoud, de l'ex-ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaâlane, et de l'ex-ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi. Dans ce dossier, six walis et ex-walis comparaîtront également devant le juge d'instruction près la Cour suprême. Il s'agit de l'ex-wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, du wali de Saïda en exercice, Sif El-Islam Louh, de l'ex-wali de Saïda, Djeloul Boukerbila, de l'ex-wali d'El-Bayadh, Abdellah Benmansour, du wali d'El-Bayadh en exercice, Mohamed Djamel Khenfar, et de l'ex-wali de Chlef et de Skikda, Fouzi Benhocine. Tous ces hauts responsables comparaîtront, probablement, dès la semaine prochaine, compte tenu de leur fonction lors des faits, sachant que les concernés bénéficient de procédures de privilèges de juridiction consacrés par la loi. L'ex-ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, est également concerné dans cette affaire, mais le parquet n'y a pas fait référence, sachant qu'il est toujours en fuite en France. Ces hauts responsables font partie des 56 personnes touchées par l'enquête préliminaire des gendarmes, dont 45 personnes sont directement impliquées dans dans l'affaire du groupe Tahkout. Durant la première instruction, le juge avait placé sous mandat de dépôt 19 personnes, dont Mahieddine Tahkout, son fils Bilal, ses deux frères Rachid et Hamid, incarcérés à la prison d'El-Harrach, alors que 7 autres prévenus ont été placés sous contrôle judiciaire et 19 autres laissés en liberté provisoire. Ces derniers étaient poursuivis, au même titre que les dix hauts responsables, pour incitation d'agents publics à exploiter leur influence, indus privilèges, blanchiment d'argent, détournement de biens produits de revenus criminels de corruption en vue de dissimuler leur origine illicite à la faveur d'un groupe de malfaiteurs et au bénéfice du pouvoir et de l'influence des agents de l'Etat, des collectivités locales, des entreprises et institutions publiques soumises au droit public, d'entreprises économiques publiques, d'établissements à caractères industriel et commercial (Epic) durant l'établissement de contrats et de transactions en vue d'augmenter les prix et de modifier en leur faveur la qualité de la matière, des services et de l'approvisionnement. D'autres chefs d'inculpation avaient été retenus à leur encontre, à savoir la mauvaise exploitation de la fonction et le conflit d'intérêts avec violation des procédures en vigueur des marchés publics basés sur les règles de transparence, de la concurrence honnête et objective pour signer des contrats et établir des transactions et avenants contraires à la loi en vigueur en vue de fournir des avantages injustifiés à autrui.