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Gaïd Salah met en garde les porteurs de l'emblème de l'amazighité Il fait état d'instructions données aux forces de l'ordre pour appliquer la Loi à leur encontre
Cette sortie, perçue plutôt comme une menace, aura-t-elle un impact sur la mobilisation de demain, 18e vendredi de manifestations populaires ? Nouvelle salve du général de corps d'armée contre les manifestants qui portent des emblèmes "autres que le drapeau national", allusion à l'emblème de l'amazighité déployé en nombre par les Algériens depuis le début de l'insurrection citoyenne en février dernier. Dans son allocution au troisième jour de sa visite à Béchar, hier, Ahmed Gaïd Salah a donc levé l'étendard contre ceux qu'il qualifie d'"infime minorité" qui tentent "d'infiltrer" les marches en déployant d'autres emblèmes que le drapeau national. "Il m'appartient également en cette occasion d'attirer l'attention sur une question sensible, à savoir la tentative d'infiltrer les marches et de porter d'autres emblèmes que notre emblème national par une infime minorité. L'Algérie ne possède qu'un seul drapeau, pour lequel des millions de chouhada sont tombés en martyrs. Un emblème unique qui représente le symbole de la souveraineté de l'Algérie, de son indépendance, de son intégrité territoriale et de son unité populaire", a indiqué Ahmed Gaïd Salah. On ignore si le chef d'état-major cible également les porteurs du drapeau palestinien, très présent lors des marches du vendredi, mais tout semble indiquer qu'il vise plutôt l'emblème amazigh. Car ce n'est pas la première fois qu'il y fait référence. Pourtant, loin de constituer un attribut de souveraineté, cet emblème, dont l'existence remonte aux années 70 et qui est déployé à travers toute l'Afrique du Nord, renvoie à une référence identitaire reconnue et constitutionnalisée. Mais à l'inverse des premières salves, Ahmed Gaïd Salah ne s'arrête pas là. Jugeant "inacceptable de manipuler les sentiments et émotions du peuple algérien", il a ajouté que "des ordres et des instructions stricts ont été donnés aux forces de l'ordre pour une application rigoureuse des lois en vigueur et faire face à quiconque tente, encore une fois, d'affecter les sentiments des Algériens quant à ce sujet sensible et délicat". "Il demeure certain que grâce aux dévoués et hommes de bonne volonté parmi les fils de l'Algérie, les sentiments des Algériens resteront intacts à tout jamais", ajoute-t-il. Cette sortie, qui est perçue plutôt comme une menace, aura-t-elle un impact sur la mobilisation de demain ? En tout cas, à ceux qui redoutent des lendemains incertains, face à une situation d'impasse totale, Ahmed Gaïd Salah se veut rassurant. "Nulle crainte pour l'avenir de l'Algérie, pays des millions de chouhada, car elle saura, grâce à Allah Tout-Puissant, puis grâce à ses fils dévoués, comment se frayer un chemin vers un havre de paix. L'élan du développement reprendra avec une cadence plus rapide, une détermination plus forte et des objectifs plus nobles", dit-il. Mieux encore, il assure qu'il n'y aura pas de crise une fois que le pays se sera débarrassé de la bande qui a pillé ses richesses. "Il n'y aura plus de place à la crise économique ni à toute autre crise, une fois que l'Algérie se sera libérée des griffes de la bande, des prédateurs et de ceux qui ont trahi la confiance, et qu'elle restera attachée à son référentiel novembriste national. Car l'Algérie est capable, parfaitement capable, d'atteindre son ultime objectif, celui que lui voulaient nos valeureux chouhada", a-t-il conclu.