L'affluence des aoûtiens, qui est la plus importante de la saison, a sérieusement pesé sur les structures d'accueil, lesquelles devant leur insuffisance sont devenues hors de portée des bourses moyennes. À titre d'illustration, on cite le prix de la location dans certains hôtels. Aussi, pour une chambre-salon-cuisine, on doit débourser 5 200 DA la nuit et 3 200 DA pour une pièce-cuisine. Ils sont arrivés de partout, ces vacanciers, d'Adrar, d'Alger et même de Batna, avec une forte présence d'émigrés venus se ressourcer le temps des vacances dans ce coin de paradis. “Je suis venu par pur hasard à cette plage. C'était pour rendre visite à un copain qui passait le Service national dans la région. J'étais charmé par cette plage encore vierge, au point où chaque week-end je viens d'Alger en compagnie de ma femme”, dira cet Algérois qui est à sa 3e saison. Ce n'est pas encore le grand standing dans ce village balnéaire, qui n'est situé qu'à 50 km de la fameuse plage marocaine, Saïdia, connue pour sa longue côte, son festival national de la musique folklorique et ses discothèques. C'est encore le tourisme grand-public où se côtoient le ministre et le jeune chômeur dans une ambiance bon enfant. La présence des émigrés fait la spécificité cette année. “C'est une plage formidable et l'ambiance y est constamment féérique”, nous lança cette jeune émigrée quelque peu excentrique avec sa tenue qui ne dépasse pas 30 g tout compris, même avec ce qui est porté aux pieds. De Saïdia à Moskarda 20, soit 1,7 km de plage qui sont envahis quotidiennement par une foule de plus en plus dense par comparaison aux autres régions voisines telles Beidar (à 8 km) et Bhira (à 90 km). Les nuits sont très mouvementées et bruyantes. Les discothèques qui incommodent par leurs décibels sont très prisées par les jeunes des deux sexes. “L'ambiance n'a rien à envier à celle des discothèques de la corniche oranaise”, nous dira Katy, qui semble très portée sur le percing avec son anneau sur une narine et un point sur son nombril exposé sans aucune gêne. Les jets-skis se font de plus en plus présents et les risques d'accident augmentent en l'absence d'une réglementation stricte. Des émigrés se sont improvisés loueurs de jets-skis pour le prix reste néanmoins élevé de 4 000 DA l'heure. Cela n'empêche pas des jeunes en mal de frime d'en louer. Cette nouvelle gamme d'appareils motorisés sans gestion aucune et sans respect des règles de base, telle la distance de sécurité de 30 km pour leur navigation ou encore le respect de l'accès à la mer qui devrait se faire par un couloir adapté, a incommodé les baigneurs ainsi que les agents de surveillance et ceux de la marine nationale de Chaibrasso, lesquels ne pouvaient rien pour les interdire. Désormais, les habitudes alimentaires chez ces jeunes ont changé. Ce sont désormais pizza, kebab et hamburger qui ont emboîté le pas aux traditionnels frites-omelette ou steak-frites. L'engouement pour ce genre de produit a été à l'origine de l'ouverture de plusieurs points pour cette restauration rapide, qui n'est finalement pas aussi rapide que cela car, avec la forte demande notamment aux heures de pointe, il faut patienter au minimum 40 mn pour se faire servir une pizza. Il fait bon vivre à Marsa Ben M'hidi. Celle-ci risque d'être victime de sa célébrité et commence malheureusement à étouffer en accueillant de plus en plus d'estivants en l'absence de moyens en rapport avec tout ce flot humain. Il est donc urgent de doter ce village balnéaire de structures d'accueil plus consistantes en encourageant l'investissement. AMMAMI MOHAMED