Après Les agences immobilières, ce sont les propriétaires de bungalows et de simples appartements qui se frottent déjà les mains. «On ne peut plus s'offrir un mois de plaisir et recharger nos batteries pour pouvoir entamer une nouvelle année de labeur», déplorent les salariés moyens. Pour cause, les prix appliqués dans les complexes touristiques d'Oran sont excessifs. Aux Andalouses, la location mensuelle d'un bungalow, avec vue sur la mer, est fixée à 150.000 dinars tandis qu'un bungalow côté pelouse en gazon est tarifé à 120.000 dinars. Cependant, ces prix sont moins que ceux appliqués par les agences immobilières et quelques agences de tourisme qui profitent de la période estivale pour augmenter leurs chiffres d'affaires. En effet, des villas et appartements, soi-disant meublés, sont proposés aux prix forts de 80.000 à 100.000 dinars la quinzaine. Selon les premières informations, une villa de particulier, située en bord de mer, peut être louée à hauteur de 240.000 DA le mois, alors que d'autres, de moindre envergure, atteignent jusqu'à 200.000 DA, voire plus. Des tarifs à donner le tournis aux amoureux d'El Bahia. A Oran, le tourisme est synonyme d'argent. Tout le monde s'improvise agent immobilier. C'est connu. Des familles entières n'hésitent pas à quitter leurs logements qu'elles mettent en location pendant la saison estivale afin de faire face à leurs besoins financiers à la veille du Ramadhan et de la prochaine rentrée scolaire et sociale. En période estivale, les logements des gens humbles concurrencent largement les hôtels et les grandes villas. Et comme à l'accoutumée, c'est la location chez l'habitant qui semble la plus prisée avec des prétentions de réservation en attendant l'arrivée des grandes chaleurs et le départ en vacances, qui coïncident généralement avec la seconde quinzaine de juillet. Aucune éthique n'est respectée faute d'appareils de contrôle d'un marché en permanente instabilité. De ce fait, les potentiels aoûtiens se retrouvent otages des barons peu soucieux des règles élémentaires régissant le secteur. «L'estivant est, à l'avance, arnaqué. La facture est lourde sans qu'il puisse bénéficier de prestations de qualité», ont expliqué plusieurs spécialistes qui soutiennent que «les premiers signes apparaissent dès le mois de mars, mois durant lequel les demandes de location commencent à tomber». Ainsi, les prix appliqués ne reposent sur aucune étude technique préalable faute d'un barème permettant la fixation des tarifications. Et de là, commencent les privations. Selon les spécialistes, «les tarifs appliqués actuellement ne sont pas à la portée de toutes les couches sociales». À quelques jours du coup d'envoi officiel de la saison estivale, les familles modestes sont interloquées. «Dans tous les cas, profiter des bienfaits de la nature tout en se prélassant pendant un mois, relève de l'utopie pour la majeure partie du peuple», regrette-t-on. Aussi, la majorité des Oranais préfèrent «attendre les bus de la Solidarité nationale sinon, au pire des cas, nous n'irons nulle part». A titre de comparaison, en Tunisie, tous les moyens sont mis en oeuvre pour que le secteur du tourisme soit une manne financière en monnaie forte.