L'Aid El Adha signifiant littéralement la grande fête, eid al Kebir, est l'une des fêtes musulmanes les plus importantes. Également appelée eid elkebir (arabe la fête du sacrifice), elle marque chaque année la fin du pèlerinage à La Mecque et a lieu le 10 du mois de Dhou al Hijja, dernier mois du calendrier musulman, aprés waqfat Arafa. Cette fête commémore la soumission d'Abraham à Dieu, lorsque le patriarche était prêt à sacrifier son fils aîné sur son ordre (Ismaël). À deux semaines de l'Aïd El Adha, les familles commencent a courir derrière les moutons, d'ailleurs les bordures des axes autoroutiers de la wilaya déclenchent d'ores et déjà à accueillir les troupeaux de moutons. Chaque famille, dans la mesure de ses moyens, immole un mouton, en l'égorgeant, couché sur le flanc gauche et la tête tournée vers La Mecque. Ce mouton de l'Aïd El Adha, au exposé sur les premières aires de vente de la région de Ain Defla, pourrait être à la portée d'un grand nombre de familles aux revenus modestes, d'autant que les diminutions de prix sont très sensibles par rapport à l'année dernière, notamment dans cette wilaya ou les contrées limitrophes. Les premiers acheteurs commencent déjà à "caresser" du mouton, dans les marchés aux bestiaux de Khemis Miliana, El Attaf et au chef lieu de la wilaya de Ain Defla et à Theniet El Had, relevant de la wilaya limitrophe de Tissimssilt. "Le même mouton, disent-ils, est évalué de 5 à 6.000DA en moins par rapport à l'année passée...". D'après eux, une famille aux revenus moyens pourrait s'offrir le mouton du sacrifice, car les prix ont brutalement diminué contrairement à l'année dernière, où il n'était pas rare de débourser pour la même tête d'ovin entre 16.000 et 20.000DA. L'affluence des grands jours commence à reprendre au niveau des marchés hebdomadaires, que les cheptels venus des hauts-plateaux sont venus envahir. Les champs de vente qui ont commencé à se constituer çà et là, sont déjà assaillis, alors qu'une vingtaine de jours nous sépare seulement de la fête. Cette diminution des prix, selon certains éleveurs, s'explique par les difficultés qu'ils éprouvent au quotidien à nourrir leur cheptel, les zones de pacages n'ayant pas enregistré une pluviométrie acceptable, laissant libre cours à la sécheresse. Le manque de ces zones aidant, l'éleveur est contraint de liquider son cheptel, ce qui n'encourage pas les intermédiaires habituels, comme les maquignons, à s'aventurer à acheter du bétail à l'avance. Ces derniers confortent leur position, en signalant que la brebis vaut beaucoup moins chère que le mouton et appelle les bourses modestes à se rabattre sur elle. "Les familles, qui ne consommaient pas de viande rouge préalablement, en raison de la hausse de ses prix, se voient ainsi devant une occasion, de répondre au rituel religieux et de satisfaire ses enfants". "C'est donc une bonne opportunité à harponner, du moment que les prix ont chut" Explique un père de famille qui a déjà acheté un mouton pour un prix abordable. Par ailleurs, on nous signale que dans certaines régions du centre du pays, Blida, Alger, Tipaza, Médéa et Boumerdès, les prix des moutons enregistrent une hausse importante durant ces quelques jours qui nous séparent du jour du sacrifice. À titre d'illustration, les petits moutons pesant plus de 16 kilogrammes sont proposés actuellement entre 14 000 DA et 16 000 DA. Dans d'autres lieux, le prix minimum est de 20 000 DA pour un mouton moyen. Les plus costauds et les plus beaux sont, proposés à plus de 40 000 DA ! Au grand dam des petites bourses, aucun contrôle des prix n'est autorisé. " Les prix sont malheureusement libres " Explique un acheteur.