Ils expliquent qu'ils ne peuvent dialoguer avec un gouvernement illégitime rejeté par le peuple. Les 12 membres de la Confédération des syndicats algériens (CSA) ont annoncé, jeudi, avoir décliné l'invitation à une rencontre de dialogue et de concertation avec le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale à laquelle ils étaient conviés, en réitérant leur décision de boycotter toutes les rencontres avec le gouvernement actuel et tous ses départements ministériels qu'ils jugent "illégitimes" car "rejetés par le peuple". Dans un communiqué rendu public à cette occasion, les syndicats autonomes ont rappelé leur position de soutien au mouvement populaire, en déclarant que cette rencontre intervient après plus de quatre mois de mouvement populaire pacifique et à la veille du dix-neuvième vendredi. Ils ont exprimé la poursuite de leur mobilisation pour la satisfaction de ses revendications, notamment "la rupture avec un système qui consacrait la répression et la corruption". Les syndicats autonomes des différents secteurs organisés au sein de la CSA ont rappelé, dans ce cadre, que leur soutien au mouvement populaire s'est traduit non seulement par des actions de protestation sur le terrain, en reléguant au second plan leurs revendications socioprofessionnelles et par le rejet des décisions prises par le président le 11 mars 2019, mais aussi par le "soutien aux revendications portant le départ des ‘3 B' et leur boycott du gouvernement illégitime et rejeté par la population". Dans son communiqué, la Confédération a rappelé que "la situation politique actuelle a conduit la CSA à assumer ses responsabilités historiques et à s'acquitter de ses responsabilités, afin de contribuer à la solution de la crise politique du pays, en unifiant les visions syndicalistes et en élargissant le cercle de consensus aux espaces de la société civile". C'est dans cet "environnement sensible" que la Confédération des syndicats algériens (CSA), qui a reçu une correspondance du ministère du Travail, le 20 juin 2019, l'invitant à une réunion de dialogue et de consultation le 27 juin 2019, a pris sa décision du boycott, a fait remarquer le communiqué de la CSA. Cela dit, la journée d'étude sur "Les libertés de l'exercice syndical", dont il s'agit, a été l'occasion pour le ministre en charge du secteur d'annoncer la révision et l'enrichissement des dispositions de la loi relative aux modalités d'exercice du droit syndical avec l'implication des organisations syndicales. Outre l'amendement des dispositions relatives à la création de fédérations, le ministre a expliqué que la révision de cette loi visait à "renforcer les dispositions relatives à la protection des délégués syndicaux". Tidjani Hassan Heddam a également réitéré son engagement à "impliquer" les organisations syndicales dans les débats qui seront initiés par le secteur particulièrement autour du système de sécurité sociale, ainsi que du dossier de la retraite et de relancer le dialogue social. Autant d'engagements par lesquels le ministre semble répondre aux remarques qui ont été exprimées par la mission sur les libertés syndicales effectuées par l'OIT en Algérie.