Un millier de souscripteurs sont concernés par cette situation. En visite à Oran, jeudi dernier, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Kamel Beldjoud, a été interpellé par un groupe de souscripteurs au programme AADL 2013, au pôle urbain Ahmed-Zabana de Misserghine. "Nos dossiers ont été acceptés et nous avons reçu des avis favorables en 2013, mais, en raison d'erreurs administratives et de l'atermoiement de certains responsables de l'AADL, nous n'avons pas pu obtenir un ordre de versement et nos demandes ont été gelées. Depuis six ans, nous écumons les directions de l'AADL à Oran et à Alger et on nous re-dirige invariablement vers le ministère de l'Habitat", a dénoncé un souscripteur en déplorant que des logements soient en passe d'être distribués à des demandeurs "dont les dossiers ont été déposés après nous". Un autre souscripteur a, de son côté, suggéré au ministre l'intégration des demandeurs dont les dossiers ont été gelés "par la faute de l'administration" dans les prochaines distributions. "D'autant qu'un responsable AADL d'Oran nous a affirmé qu'il y avait un surplus de logements", a-t-il ajouté. Ce à quoi Kamel Beldjoud a répondu que "seul le demandeur qui s'est acquitté d'un ordre de versement a droit au logement". Autrement dit, les souscripteurs aux dossiers gelés ne peuvent prétendre au logement, bien que des propos rassurants leur aient été tenus par les différentes autorités auxquelles ils se sont adressés depuis 2013. "On ne peut pas aujourd'hui parler de surplus étant donné que les logements n'ont pas encore été distribués. Attendons pour voir", a également ajouté le ministre pendant que les gardes du corps et éléments de la gendarmerie se pressaient autour de lui. La réponse, on le devine, n'a pas été du goût des souscripteurs qui ont rappelé au ministre qu'ils étaient victimes de la mauvaise gestion de certains responsables. "Nos dossiers ont été acceptés en 2013 et, à cause de cette mauvaise gestion, nous n'avons pas pu nous acquitter de l'ordre de versement. Ce n'est pas notre faute. Chacun doit assumer ses responsabilités !", a lancé l'un des souscripteurs. À Oran, un millier de souscripteurs au programme AADL (sur un total de 560 000 sur le territoire national) sont concernés par cette situation peu enviable, et de nombreux rassemblements de protestation ont été tenus devant la direction locale de l'AADL ou le siège de la wilaya pour attirer l'attention des autorités locales. À signaler que les services de sécurité ont empêché les souscripteurs mécontents présents au nouveau pôle urbain Ahmed-Zabana de dérouler des banderoles de revendications à l'arrivée du ministre. Quelque 2 800 logements location/vente devraient être distribués à Oran, à la fin de l'été, une fois les travaux d'aménagement externes réalisés. Le nouveau pôle urbain de Misserghine a enregistré près de 40 000 logements, dont 38 265 de l'AADL (30 565 sont en cours de réalisation).