Résumé : Yazid ne voudrait pas qu'elle s'en aille. Il insistait pour qu'elle passe la nuit, chez lui. Mounira finit par se calmer. Elle réalise que s'il ne s'était pas levé pour regarder par la fenêtre, ils ne se seraient pas revus… - Dire qu'il habite à deux kilomètres de chez moi ! Leurs quartiers étaient voisins. Comme à leur première rencontre, il avait décidé de s'occuper d'elle. Ils allaient passer la nuit ensemble. Elle était si heureuse de l'avoir retrouvé. - Oh Yazid ! On va en voir de toutes les couleurs ! se dit-elle. Ton père me couperait bien en morceaux ! Il a tant de colère et de mépris en lui ! Il pourrait s'étouffer avec ! Il était plus de vingt et une heures quand Yazid rentra, portant un panier d'où s'échappait de bonnes odeurs. -Tu vois ! Je t'ai attendu ! dit Mounira en souriant alors qu'il enlevait sa veste. Puis il entreprit de servir le repas encore chaud. Il se rend à la cuisine pour apporter une assiette, oubliant le couteau, puis les verres. -Je n'ai pas l'habitude de servir et de préparer une table pour deux, s'excusa Yazid en prenant place en face d'elle. Ça te plaît ? -Un peu, fit-elle. Je préfère les repas préparés à la maison... Tu sais, les restaurants, les gargotes et tout, ce n'est pas si hygiénique que tu ne le crois ! -Tu as visité mon appartement ? demanda-t-il pour changer de sujet. Qu'as-tu remarqué ? -Que tu n'as pas l'intention de vivre ici... Je me trompe ? supposa Mounira. -Oui. Je rembourse une dette avec mon argent depuis que j'en gagne ! Ce n'est pas facile ! -Tu es encore jeune... Et un peu chanceux par rapport à d'autres, continua Mounira. Tu as déjà une voiture et un chez-toi, bien à toi ! D'autres n'ont pas de travail, vivent encore chez leurs parents et ne possèdent rien à part les vêtements qu'ils portent ! Toi et moi, on a de la chance ! Nos parents ont prévu beaucoup de choses pour nous simplifier la vie ! Même si tes parents n'ont pas grand-chose, ils n'ont pas hésité à vendre des lopins de terre, à emprunter pour t'offrir ce que tu as ! -Oui, c'est vrai ! Les jours où l'on ne mangeait pas à notre faim étaient fréquents… Les jours heureux étaient rares ! La seule différence entre nos familles est notre niveau de vie. Vous êtes riches, nous sommes au milieu, ni pauvres ni riches ! -Mais vous êtes des gens bien, le rassura Mounira qui n'avait plus faim. Ta famille est aussi noble que la nôtre ! -Tu es au courant de la guerre froide qu'il y a entre "eux" ? l'interroge Yazid. -Oui. Mais nous n'y sommes pour rien. Au contraire, notre relation, relation amicale, devrait permettre de renouer les relations, de passer une éponge sur le passé. Qu'en penses-tu, Yazid ? -Je pense... que ce ne sera pas facile, avoue-t-il en allumant une cigarette. Mon père ne me pardonnera jamais de t'avoir amenée ici... Yazid rejette une bouffée de fumée quand une toux sèche le prend et le secoue un moment. Mounira, très inquiète, l'aide à boire de l'eau. Puis il repousse sa main et se lève, se dirigeant vers le lavabo de la salle de bains. Là, il se vide. Mounira qui l'avait suivi, fut frappée par la présence de sang...
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