Drapeaux, bannières et bouteilles d'eau font le lot du petit bagage pour la marche pacifique de vendredi. Ce vendredi 5 juillet n'est pas seulement le 20e depuis le début du mouvement populaire, il coïncide avec la célébration de la Fête d'indépendance. Pour ce 20e vendredi, le plus gros réside dans les lettres et l'esprit des banderoles et pancartes "très inspirées", lourdes de sens et de significations. À Bordj Bou-Arréridj comme à M'sila, malgré les intimidations et les menaces, les manifestants font un travail de fourmi. Avec humour et innovation, ils détournent toutes les tentatives d'étouffement du hirak menées depuis des mois par des responsables locaux. L'autre réaction de cette 20e journée est celle liée à l'arrestation du moudjahid Lakhdar Bouregâa. En plus des photos, des slogans ont été scandés pour demander sa libération et celle des autres détenus dont Issad Rebrab. "Les citoyens ne veulent plus qu'il y ait d'arrestation et de confiscation du drapeau amazigh. Les jeunes rejettent l'usage de gaz lacrymogène ainsi que la fermeture de certains axes", dira un jeune manifestant, venu de Harraza, une commune située à 70 km à l'ouest de BBA. Le drapeau amazigh était aussi présent à côté du drapeau national. Les manifestants ont tenu à ce qu'ils soient côte à côte. À M'sila et à Bou-Saâda, le nombre de manifestants est toujours grandissant malgré la température caniculaire. Au cœur de la contestation se trouve le chef d'état-major, Gaïd Salah, qui continue à défier les millions de citoyens en imposant une feuille de route qui est loin des aspirations de la population. Dans la capitale du Hodna, les manifestants ont scandé des slogans pour l'unité du peuple algérien et ont appelé le pouvoir à arrêter ses manœuvres. "Ce sont des discours archaïques", dira un manifestant. "On ne veut plus d'eux, qu'ils partent tous". "Yahna ya houma yetnahaw gaâ", scandent les manifestants. Notons que pour ce vendredi 5 juillet, les services de sécurité, dans les deux wilayas, se sont faits discrets et on n'a enregistré aucun incident. Chabane BOUARISSA