Le procès de Kamel Chikhi, dit "El-Bouchi" s'est ouvert hier au tribunal de Sidi M'hamed (Alger), avec la comparution des 12 autres détenus dans cette affaire liée à l'abus de pouvoir et de fonction et acceptation de pots-de-vin et de cadeaux de l'accusé principal, en contrepartie de facilitations administratives pour la réalisation de projets immobiliers à Alger. L'interrogatoire des accusés, en l'occurrence des fonctionnaires ou chefs de service de l'urbanisme au niveau de plusieurs communes à Alger, a montré que ces derniers se rendaient régulièrement au siège de la société de Kamel "El-Bouchi" pour recevoir des sommes d'argent en contrepartie de promesses de régularisation de ses dossiers, à travers notamment l'octroi d'autorisation pour la réalisation des projets immobiliers. Lors de cette audience ont été projetées des vidéos, filmées au siège de la société du principal accusé, montrant que les prévenus avaient reçu des pots-de-vin en dinar algérien et en devise, alors que d'autres avaient bénéficié de passeports spéciaux Hadj et Omra, offerts par Kamel "El-Bouchi". Interrogé sur les accusations d'incitation à l'abus de pouvoir et corruption de fonctionnaires en contrepartie de services relevant de leurs obligations, l'accusé principal a démenti qu'il "est question de pots-de-vin" assurant que "ce n'étaient que des aides financières offertes aux citoyens dans le besoin". Quant aux motifs des visites de ces fonctionnaires au siège de sa société, Kamel Chikhi a indiqué que "sa méconnaissance des règles de l'activité foncière l'obligeait à recourir à leurs conseils". Par ailleurs, il a déclaré que concernant l'affaire du trafic de cocaïne (701kg), saisie au port d'Oran en mai 2018, qu'elle était "fabriquée de toutes pièces", ajoutant que "ceux qui ont voulu l'impliquer dans cette affaire sont aujourd'hui derrière les barreaux". Le prévenu Kamel Chikhi, en détention provisoire avec 12 autres accusés depuis juin 2018, est poursuivi dans 4 affaires, dont celle de la saisie de cocaïne au port d'Oran. L'enquête avait révélé l'implication de plusieurs personnes résidant à Alger et que la société d'importation de viande de Kamel "El-Bouchi" était la propriétaire de la marchandise dans laquelle la drogue était dissimulée.