Egalement entendu par le juge d'instruction près la Cour suprême dans la même affaire, l'ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a été placé sous mandat de dépôt. L'ancien ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, a été placé, hier, sous mandat de dépôt par le juge d'instruction près la Cour suprême dans l'affaire Tahkout. Le mis en cause a été inculpé pour corruption dans le cadre de l'octroi des marchés, conflit d'intérêts, mauvais usage prémédité de la fonction et octroi d'indus avantages. Selon nos sources, l'audition du mis en cause, qui a débuté à 14h, s'est achevée vers 18h par sa mise en détention provisoire et son incarcération à la prison d'El-Harrach. Déjà auditionné, mercredi dernier, M. Yousfi avait été placé sous contrôle judiciaire pour octroi d'indus avantages au titre de l'octroi de marchés publics et de contrats en violation des dispositions législatives, dilapidation de deniers publics et abus de pouvoir et de fonction, assorti du retrait de ses deux passeports (ordinaire et diplomatique). Il faut savoir que l'affaire Tahkout est loin de connaître son épilogue. Selon nos sources, l'ex-ministre des Transports et des Travaux publics, Amar Ghoul, attendu aujourd'hui à la Cour suprême dans l'affaire du patron du groupe ETRHB, Ali Haddad, sera également entendu dans l'affaire du montage automobile de Tahkout Manufacturing Company (TMC) de Tiaret qui, rappelons-le, a mis la clé sous le paillasson depuis une dizaine de jours. L'affaire Tahkout avait traîné 56 personnes touchées dans l'enquête préliminaire, dont 45 sont directement impliquées dans plusieurs crimes et délits dans l'affaire du groupe Tahkout, dont le patron du groupe Tahkout, Mahieddine Tahkout, son fils Bilal, ses deux frères Rachid et Hamid, et 13 autres personnes ont été placées sous mandat de dépôt pour incitation d'agents publics à exploiter leur influence réelle ou supposée dans le but de bénéficier de privilèges indus, blanchiment d'argent, détournement de biens produits de revenus criminels de corruption en vue de dissimuler leur origine illicite à la faveur d'un groupe de malfaiteurs, bénéfice du pouvoir et de l'influence des agents de l'Etat, des collectivités locales, des entreprises et institutions publiques soumises au droit public, d'entreprises économiques publiques, d'établissements à caractères industriel et commercial (Epic) durant l'établissement de contrats et de transactions en vue d'augmenter les prix et de modifier en leur faveur la qualité de la matière, des services et de l'approvisionnement. Egalement entendu par le juge d'instruction près la Cour suprême dans la même affaire, l'ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a été placé sous mandat de dépôt et a été reconduit, après deux heures d'audition, à la prison d'El-Harrach où il est incarcéré depuis le début du mois de juin. M. Ouyahia a comparu dans l'affaire de Mahieddine Tahkout pour corruption dans le cadre de l'octroi des marchés, conflit d'intérêts, mauvais usage prémédité de la fonction et octroi d'indus avantages. Par ailleurs, M. Ouyahia a également été entendu dans les affaires de Sovac et de KIA Al-Djazaïr et a été placé sous mandat de dépot par le juge instructeur près la Cour suprême pour les mêmes chefs d'inculpation. Dans ce dossier, le patron de Global Motor Industry (GMI), Hassane Arbaoui, a été placé sous mandat de dépôt, alors que les deux ex-ministres de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi et Abdeslam Bouchouareb, un ex-directeur général de l'industrie et une dizaine de cadres centraux du même ministère font toujours l'objet de l'approfondissement de l'enquête judiciaire. À rappeler que l'affaire Sovac a traîné le patron de ladite société, Mourad Oulmi, à la détention préventive, au même titre que l'ex-président-directeur général du Crédit populaire d'Algérie (CPA), Omar Boudieb, avant d'être incarcérés à la prison d'El-Harrach, alors que les vice-présidents du même groupe, Khider et Mehdi Oulmi, ont été placés sous contrôle judiciaire et bénéficient de la liberté provisoire.