Londres a été la première capitale européenne à rappeler à l'ordre l'Iran. Un porte-parole du Foreign Office a mis en garde Téhéran sur les conséquences de son action. “Nous avons reçu des informations selon lesquelles les Iraniens avaient décidé de redémarrer leur facilité de conversion de l'uranium à Ispahan, où les activités ont été suspendues depuis novembre de l'an dernier en accord avec les résolutions successives du bureau de l'Aiea et aux termes des accords de Paris entre l'Iran et le groupe des trois”, a déclaré le responsable britannique, avant d'ajouter que “cela constituerait un pas inutile et préjudiciable de la part de l'Iran”. Il n'a pas manqué de rappeler que “les ministres des Affaires étrangères du groupe des trois et le haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère, Javier Solana, viennent d'écrire à M. Rouhani, le négociateur en chef de l'Iran, pour les activités nucléaires, confirmant que des propositions pleines et détaillées seraient faites à l'Iran dans une semaine, en accord avec les décisions prises lors d'une réunion à Genève en mai du groupe des trois et de l'Iran”. Le Foreign Office avertit également que “si les Iraniens persistent” dans leur intention, Londres consultera d'urgence ses partenaires européens dans cette affaire. Il faut dire que l'Union européenne regrette énormément l'empressement des Iraniens à reprendre leurs activités nucléaires de façon aussi brusques, surtout que les négociations entre les deux parties n'ont jamais été rompues. La troïka européenne a même proposé à l'Iran un pacte de non-agression en échange de l'arrêt complet de ses activités d'enrichissement de l'uranium, selon les propos du principal négociateur iranien, Hassan Rouhani. Parmi les nombreux points que comporte l'offre de l'UE, figurent notamment des “garanties sur l'intégrité, l'indépendance, la souveraineté nationale de l'Iran” et un pacte de “non-agression envers l'Iran”. En prenant une décision unilatérale, les Iraniens prennent des risques qui pourraient avoir des répercussions regrettables, si l'on se fie au ton utilisé par les Européens et George Bush. Le président américain a refusé d'exclure des opérations militaires pour empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique. La production par l'Iran d'uranium enrichi est un sujet de préoccupation majeur de la communauté internationale. Bien que l'Iran affirme que l'uranium servirait uniquement de combustible à ses futures centrales, il n'en demeure pas moins que l'uranium, s'il est hautement enrichi, peut servir à l'arme nucléaire, affirment les experts du nucléaire. Il ne fait aucun doute que la pression sur Téhéran sera insupportable durant les jours à venir, si jamais les dirigeants iraniens refusent de se rétracter ou de faire des concessions. K. ABDELKAMEL