Les Etats-Unis ont menacé l'Iran d'une troisième vague de sanctions après un rapport de l'AIEA jugeant "substantiels" mais "insuffisants" les progrès de Téhéran notamment sur l'enrichissement d'uranium, tout comme Londres et Paris qui ont demandé davantage d'efforts à l'Iran. La Maison Blanche a en particulier déploré que "contrairement aux décisions du Conseil de sécurité, l'Iran n'a pas suspendu ses activités relatives à l'enrichissement" d'uranium. A propos du rapport publié jeudi par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à Vienne, Washington a estimé qu'il montrait "malheureusement clairement que l'Iran ne semble pas être intéressé à travailler avec le reste du monde". "L'Iran continue à prendre ses distances avec l'accord qui lui a été proposé", a ajouté Mme Dana Périno, en référence aux propositions politiques et économiques faites par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne en échange du gel de l'enrichissement d'uranium. L'AIEA a estimé jeudi que l'Iran avait fait des "progrès substantiels" pour révéler la nature et l'étendue de son programme nucléaire controversé mais que cela restait "insuffisant". "Les Etats-Unis vont travailler avec leurs partenaires du Conseil de sécurité de l'ONU et l'Allemagne, alors que nous nous dirigeons vers une troisième série de sanctions du Conseil de sécurité", a menacé la porte-parole américaine. Washington a également lancé un avertissement à la Chine, estimant que si celle-ci s'opposait à une nouvelle vague de sanctions, elle porterait la responsabilité d'un échec dans la résolution diplomatique de la crise avec Téhéran. Paris a aussi appelé une nouvelle fois l'Iran à suspendre ses activités nucléaires sensibles et à "à répondre sans délai à l'ensemble des demandes de la communauté internationale". Un porte-parole français a rappelé les demandes formulées par la communauté internationale pour s'assurer que le programme d'enrichissement d'uranium, officiellement civil, ne conduise pas l'Iran à se doter de l'arme atomique. Cela signifie "une réponse complète aux questions sur ses activités passées et présentes" ainsi que la "mise en oeuvre du protocole additionnel" de l'AIEA permettant des contrôles renforcés et des "mesures de transparence demandées par l'AIEA", a-t-il dit. Concernant d'éventuelles nouvelles sanctions onusiennes contre l'Iran, le porte-parole a rappelé la procédure adoptée le 28 septembre à New York par les ministres des Affaires étrangères des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne), plus l'Allemagne. Ils ont décidé qu'une troisième résolution de sanctions serait soumise à l'approbation du Conseil de sécurité si les rapport de M. Mohamed ElBaradei, le directeur général de l'AIEA, et Javier Solana, le diplomate en chef de l'Union européenne qui représente le groupe des six dans les négociations avec l'Iran, "ne faisaient pas état d'un résultat positif de leurs efforts". Après le rapport de l'AIEA publié jeudi, "nous attendons le rapport que fera prochainement M. Solana sur les résultats de ses rencontres avec les négociateurs iraniens", a indiqué le porte-parole français. Londres a eu une réaction similaire à Paris, le Foreign Office estimant que l'Iran n'avait "toujours pas répondu à certaines questions" sur son programme nucléaire, et menaçant Téhéran de nouvelles sanctions faute de progrès d'ici fin novembre. "Comme le Premier ministre (Gordon Brown) l'a indiqué si les discussions de Javier Solana avec les Iraniens ne débouchent pas sur un résultat positif, et comme le rapport de l'AIEA montre maintenant que l'Iran n'a toujours pas répondu à certaines questions sur son programme nucléaire, nous rechercherons davantage de sanctions avec le Conseil de sécurité et l'Union européenne", a indiqué un porte-parole.