L'ancien secrétaire général du ministère de la Solidarité nationale et de la Famille, à l'époque de Djamel Ould Abbes et de Saïd Barkat, Abdellah Bouchenak Khelladi,qui a comparu, hier, devant le juge d'instruction près la Cour suprême, a été placé sous mandat de dépôt avant d'être reconduit à la prison de Koléa où il était déjà incarcéré. Cité en tant que témoin, le mis en cause a été entendu pour les chefs d'inculpation retenus contre Djamel Ould Abbes et Saïd Barkat, tous deux placés sous mandat de dépôt, à savoir la dilapidation de deniers publics, la surfacturation, la conclusion de marchés en violation des dispositions législatives et réglementaires en vigueur, le conflit d'intérêts, le trafic d'influence, l'abus de fonction et le faux en écritures publiques. Dans ce dossier, la justice s'intéresse notamment à la signature des contrats de donation des bus de la Solidarité nationale qu'il octroyait à des associations, alors que Bouchenak Khelladi Abdallah occupait le poste-clé de secrétaire général dudit ministère. Déjà inculpé dans une affaire de corruption avec le fils de Djamel Ould Abbes, le mis en cause avait été placé en détention préventive et incarcéré à la prison de Koléa, dans la wilaya de Tipasa. Rattrapé par l'affaire de la Solidarité nationale, le prévenu a été entendu sur les pratiques de malversation et de détournement de fonds. Et si l'Inspection générale des finances (IGF) et le Centre de traitement du renseignement financier (CTRF) avaient remonté l'information jusqu'à ses dernières ramifications, il est clair que le juge d'instruction a découvert des pratiques frauduleuses dans le dossier de l'enquête préliminaire confiée à la section de recherche de la Gendarmerie nationale de Bab Jdid. Raison pour laquelle il avait ordonné l'extension des délits pour pouvoir convoquer les complices de Djamel Ould Abbes et de Saïd Barkat. Les chèques octroyés pour l'acquisition de bus de la Solidarité nationale pour des entités fantoches ont également refait surface lors de cette audition qui a duré plusieurs heures. Même les contrats de donation au profit des associations et des individus ont été passés au peigne fin. Dans cette affaire, on évoque la coquette somme de 700 milliards qui s'est évaporée. D'ailleurs, plusieurs mis en cause ont été auditionnés par l'organe de prévention et de lutte contre la corruption sur ce scandale financier qui a éclaboussé les deux ministres et leur entourage immédiat. F. BELGACEM