L'ex-membre du Conseil de la nation est impliqué dans plusieurs affaires au même titre que Djamel Ould Abbes, lorsqu'ils occupaient le poste de ministre de la Solidarité nationale et de la Famille. L'ex-membre du Conseil de la nation et ancien ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, Saïd Barkat, a été placé, hier, sous mandat de dépôt par le juge d'instruction près la Cour suprême et incarcéré à la prison d'El-Harrach. Le mis en cause est accusé pour dilapidation de deniers publics, surfacturation, conclusion de marchés en violation des dispositions réglementaires en vigueur, conflits d'intérêts, trafic d'influence, abus de fonction et faux en écritures publiques. Saïd Barkat est impliqué dans plusieurs affaires, les mêmes que Djamel Ould Abbes, placé la veille en détention provisoire à la prison d'El-Harrach, lorsqu'ils occupaient le poste de ministre de la Solidarité nationale et de la Famille. Des bus et des ambulances, du couffin du Ramadhan, de la prime de scolarité et des trousseaux scolaires, des aides indûment octroyées à des associations, à des individus et à des entités fantoches, qui n'étaient légalement pas concernés par les subventions de l'Etat, mais surtout de la surfacturation, l'affaire de Saïd Barkat a été passée au peigne fin par les enquêteurs de la Section de recherche de la Gendarmerie nationale (SRGN) de Bab Jdid (Alger). Cette section a réussi à remonter le renseignement financier en coordination avec l'Inspection générale des finances (IGF) et la Cellule du traitement du renseignement financier (CRTF) sur la base des documents récupérés lors des perquisitions opérées au ministère de la Solidarité et de la Famille. Des sommes d'argent colossales ont été détournées à l'époque où Saïd Barkat et Djamel Ould Abbes étaient ministres en charge de ce secteur sensible, mais les enquêteurs n'ont trouvé aucune traçabilité, alors que cet argent faisait partie du budget de l'Etat pour le secteur. Même une partie des rallonges financières que Saïd Barkat demandait au gouvernement n'a pas échappé à la rapine. Les enquêteurs ont prouvé que Saïd Barkat a abusé du budget d'un ministère budgétivore et a suscité colère et indignation des nécessiteux, nombreux à ne pas percevoir les aides de l'Etat dans le cadre de la solidarité nationale. L'ex-sénateur du tiers présidentiel a reconnu les faits que la justice lui reproche, même si, au départ, il avait tenté d'éviter la levée de son immunité parlementaire. Sur ordre du procureur de la République, les enquêteurs ont opéré des extensions de compétence juridique et ont auditionné plusieurs cadres de wilayas en charge de la solidarité et de la famille. Aussi, l'extension de compétence géographique a permis la récupération de dizaines de véhicules, des bus notamment, indûment octroyés à des entités. Selon nos sources, le juge instructeur près la Cour suprême compte ordonner, dans les tout prochains jours, des extensions de délits sur la base des requêtes introductives envoyées par le parquet général et les services de sécurité à propos des mis en cause, des cadres cités et des témoins. C'est en avril dernier que la justice avait saisi le Conseil de la nation pour la levée de l'immunité parlementaire de Saïd Barkat qui, au final, y a renoncé volontairement. Egalement protégé par la famille Bouteflika, Saïd Barkat avait occupé le poste de ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche. Là aussi, des dossiers lourds pourraient refaire surface, à commencer par l'octroi abusif des terres agricoles à des indus agriculteurs, le Fonds national de développement et de régulation agricole (FNDRA) et la Concession générale de l'agriculture (CGA). Pour rappel, l'ex-patron du parti du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbes, a été placé sous mandat de dépôt pour les mêmes chefs d'inculpation.