Dans sa quatrième journée d'hier, lundi, le Festival Raconte-arts continue de se dérouler dans les conditions les plus agréables, en dépit de la grosse chaleur qui sévit depuis le début de la semaine. Le président de Raconte-arts, Hacène Metref, rencontré dans un restaurant, en contrebas du village, se dit très satisfait. Attablé avec ses amis, il jetait furtivement des regards sur les unes de deux journaux francophones qu'il tenait entre les mains. Assiettes entre les mains, un groupe de jeunes filles fuient la chaleur de la salle du restaurant pour s'installer à l'extérieur. Assises sur des pierres à l'ombre d'un frêne qui offre un brin de fraîcheur, ces jeunes filles, tout en riant, dégustent un couscous d'orge aux légumes secs. "Ce sont des Françaises et des Kanakes venues de la lointaine Nouvelle-Calédonie", nous apprend-on. D'autres jeunes venus de Batna remontent la pente vers la place de Tajmaât pour prendre part aux activités culturelles de l'après-midi. L'ambiance festive et le climat apaisé, auxquels s'ajoute une remarquable hospitalité des habitants de ce village, semblent procurer un pur bonheur aux participants comme aux visiteurs. Dans la matinée, deux auteurs ont déjà présenté leurs romans : Le serment par le sang, de Slim Faudel, et Sentiment irradié, de Djamel Mati. Quant au troisième roman, Le châle de Zineb, de Leila Hammoutène, qui n'était pas présente, a été présenté par un participant au festival. Ce roman qui évoque la condition de la femme, la violence dont elle fait l'objet et un code de la famille dégradant a suscité un débat des plus passionnés. Les activités se sont encore poursuivies avec une conférence de Mohamed Mebtoul "Algérie, la citoyenneté impossible", suivie de celle de Ramdane Achab, "Historique de l'édition berbère en Algérie", avant de conclure par un récital de poésie de Ben Mohamed. Alors qu'au village tout se passe merveilleusement bien, sur la toile, c'est un autre monde, un branle-bas de combat. Du coup, l'on s'interroge sur l'instigateur de cette campagne de haine et de dénigrement qui s'est abattue sur les organisateurs. Est-il évoqué, ici et là, une "imaginaire" agression d'un jeune homme en dehors du village avant de stigmatiser les organisateurs d'avoir opéré une séparation entre les hommes et les femmes. C'est véritablement du mensonge à "haut débit" selon certains habitants. "De la calomnie, de la haine et des élucubrations gratuites qui ne visaient qu'à ternir l'image d'un village qui avance grâce à son capital humain", ajoutent d'autres. "Les allégations purement imaginaires et sans aucun fondement dénotent les desseins inavoués de leurs auteurs", s'indignent encore d'autres villageois. "Les commentaires haineux visant à ternir l'image de notre village et par-delà à influer sur le déroulement des activités du festival Raconte-arts ne constituent qu'un coup d'épée dans l'eau. Nous n'accorderont aucun crédit à ces commentaires, nous continuerons d'accompagner les festivaliers et les visiteurs jusqu'à la clôture de ce rendez-vous planétaire. Raconte-arts déroule ses jours dans la joie et le calme. Nous sommes convaincus que cette édition sera une réussite totale", nous a affirmé Hamid Boudi, responsable de la commission d'organisation. En somme, au village Sahel, tout semble se passer pour le mieux, et les festivaliers tout autant que les visiteurs ne se lassent point de le répéter. Le village a même reçu la visite de Son Excellence l'ambassadeur du Danemark et d'un diplomate norvégien qui se sont dit totalement impressionnés par l'organisation, l'hospitalité et l'ambiance qui y régnaient.