Résumé : Aussi intelligente qu'elle l'était, Sadjia eut vite fait de remonter jusqu'à ses origines. Elle était donc la véritable fille de Hichem, et la sœur de ses trois garçons et Faïza avait été pour elle une mère exemplaire ! Elle se laisse tomber sur une chaise et se verse un verre d'eau. Tout le monde se rassoit, et un silence de plomb plane sur l'assistance. Les minutes s'égrènent. On était déjà à la mi-journée, mais on aurait dit que le temps s'était arrêté pour Hadjira, Hichem et le reste de la famille. Ce dernier se lève enfin, et demande à sa fille : -Sadjia, pourras-tu me pardonner un jour ? Elle ébauche un sourire triste : -Te pardonner ? Quoi ? De m'avoir élevée, éduquée et assistée ? Pour m'avoir permis de faire de bonnes études et assurer mon avenir ? Elle secoue la tête : -Non papa… Même si tu ne savais pas que j'étais réellement ta chair et ton sang, tu n'as lésiné sur aucun moyen pour me rendre heureuse, et me donner l'affection et l'amour durant toutes ces années. -Mais, je suis un être sans cœur aussi. J'ai abandonné ta mère alors qu'elle était enceinte de toi et… -Cesse de remuer le couteau dans la plaie. Tout est fini maintenant. Tu étais jeune et inconscient, et tu n'avais pas mesuré les conséquences de ton acte. Et puis, tu appréhendais la réaction de Faïza. C'est pour cela que tu ne voulais pas rajouter Hadjira sur ton livret de famille. Hichem garde le silence, mais laisse couler deux longues larmes sur ses joues. Sadjia s'approche de lui et lui entoure les épaules : -Cesse de te culpabiliser, papa. Le mal a été fait il y a plus d'un quart de siècle. -Mais nous en subissons tous les conséquences aujourd'hui. Il sursaute et se lève d'un bond : -Les garçons ? Ils n'en savent encore rien. Comment vont-il réagir lorsqu'ils apprendront cette vérité ? La jeune fille secoue sa tête et sourit : -Ils seront sûrement heureux d'apprendre que je suis leur véritable sœur, n'est-ce pas maman ? Les yeux rougis par les larmes, Faïza lance : -Ils t'ont toujours considérée comme telle. Elle déglutit et poursuit : -Par contre, tout comme moi, ils n'ont jamais douté de leur père. Hichem s'approche de son épouse et s'agenouille devant elle : -Faïza, pourrais-tu pardonner mon incartade ? Je... je te le demande devant Hadjira et les filles. Si tu veux, je te le redemanderais même devant les garçons ce soir. Elle se lève : -Non. Ce n'est pas la peine. Je suis assez offusquée comme cela. Elle lance un clin d'œil à Hadjira avant de poursuivre : -Hadjira attend ta réponse. Je pense qu'il y a des formalités à accomplir pour la reconnaissance de ta fille. -Heu… Oui, je vais m'en occuper. -Tu vas épouser Hadjira. -Hein ?
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