En près de trois mois de violences armées dans la province d'Idlib, en Syrie, plus de 730 civils, dont plus de 180 enfants, ont été tués dans les bombardements du gouvernement ou de son allié russe dans la province d'Idleb, selon un dernier bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), alors que 400 000 autres personnes ont été déplacées durant la même période, a indiqué l'Onu qui regrette l'indifférence de la communauté internationale. Michelle Bachelet a affirmé que les récentes frappes avaient visé des établissements de santé, des écoles et d'autres infrastructures civiles telles que des marchés et des boulangeries. "Ce sont des objectifs civils et il semble très peu probable, vu la fréquence et l'acharnement de ces attaques, qu'ils soient tous touchés par accident", a-t-elle relevé, en rappelant que "les attaques intentionnelles contre les civils constituent des crimes de guerre et ceux qui les ont ordonnées ou perpétrées sont pénalement responsables de leurs actes". Aussi, plus de 400 000 personnes ont été déplacées, a annoncé hier l'ONU. "Plus de 400 000 personnes ont été déplacées depuis fin avril", a indiqué un porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), David Swanson, cité par des médias. Les déplacés quittent surtout le sud de la province d'Idleb et le nord de la province de Hama, selon un communiqué d'Ocha, relayé par des médias. Ils se rendent généralement dans des secteurs relativement épargnés, plus au nord, ralliant parfois des régions proches de la frontière avec la Turquie voisine, qui accueillent des camps de déplacés. "Les camps de déplacés sont surpeuplés, et beaucoup de gens sont obligés de s'installer en plein air", ajoute le communiqué d'Ocha. "Environ deux tiers des déplacés se trouvent à l'extérieur des camps." "Dans la seule province d'Idleb, environ 100 écoles accueillent maintenant des déplacés", a déploré l'organisation. "La majorité de ceux qui fuient ont été déplacés à l'intérieur du gouvernorat d'Idleb, tandis qu'un nombre plus réduit s'est rendu dans le nord du gouvernorat d'Alep." "Des villes et des villages entiers ont été apparemment vidés de leurs habitants qui ont fui (...) à la recherche de sécurité et des services de base", souligne le texte de l'organisation onusienne. Près de la moitié des trois millions d'habitants d'Idleb et de sa région sont déjà des déplacés qui ont fui par le passé les combats dans d'autres zones de la Syrie.