Le chef de la Mission d'appui de l'ONU en Libye a présenté, lundi, un plan en trois parties pour mettre fin au conflit. Il s'agit d'une trêve pendant l'Aïd El-Adha, une réunion de haut niveau avec les pays concernés pour mettre en œuvre l'embargo sur les armes de l'ONU et, enfin, une réunion des personnalités libyennes influentes pour déterminer le chemin à suivre. Le conflit en Libye s'enlise, et la perspective d'une solution entre les belligérants s'éloigne de plus en plus. "Le conflit armé en Libye ne montre aucun signe d'apaisement", a déploré Ghassan Salamé, le représentant spécial et chef de la Manul (Mission d'appui des Nations unies en Libye). Ce dernier s'exprimait devant les membres du Conseil par visioconférence depuis Tripoli, lundi. La reprise des hostilités entre les forces du général Haftar qui ont lancé une offensive le 4 avril sur la capitale Tripoli, et les forces loyales au Gouvernement libyen d'union nationale suscitent de vives inquiétudes et font craindre le pire. "Les deux parties ont intensifié leurs campagnes aériennes, avec des frappes ciblées menées par des avions et des drones armés", a constaté M. Salamé. Selon le représentant spécial, la guerre autour de Tripoli, qui a débuté en avril, a déjà fait près de 1100 morts, dont 106 civils, et des centaines de milliers de personnes ont dû fuir leur maison dans la capitale et aux alentours en raison des combats. Ce conflit ne se limite pas uniquement à Tripoli. Le GNA a lancé vendredi, pour la première fois, une attaque aérienne contre une base de l'Armée de libération libyenne à Jufra. Samedi, les forces du général Khalifa Haftar ont lancé à leur tour des frappes de même type contre une base aérienne du gouvernement du Premier ministre Serraj à Misrata. Le GNA, reconnu par la communauté internationale, a exprimé déjà en début de semaine son inquiétude à propos d'informations, confirmées par des rapports onusiens et des médias, sur la préparation d'une nouvelle escalade militaire. Cette nouvelle vague, écrit le GNA dans un communiqué publié sur sa page facebook, "ciblera par des frappes aériennes des infrastructures civiles vitales". Avant-hier lundi, une attaque près de l'aéroport de Tripoli a eu lieu. Les vols ont dû être suspendus et des passagers débarqués en urgence dans l'aéroport de la capitale après la chute de roquettes à proximité ayant failli toucher des avions civils, selon l'ONU. Le représentant spécial et chef de la Manul a fait par ailleurs état d'une hausse du recrutement et de l'utilisation de mercenaires étrangers en Libye, parallèlement à l'utilisation croissante d'armes lourdes et d'attaques au sol. Face à cette situation, le Conseil de sécurité des Nations unies pourrait se mettre d'accord sur un appel en faveur d'une trêve en Libye à l'occasion de la fête de l'Aïd El-Adha, prévue dans un peu plus d'une semaine. Gustavo Meza-Cuadra, ambassadeur du Pérou auprès des Nations unies et président en exercice du Conseil de sécurité, a déclaré à la presse que le projet de trêve proposé par Ghassan Salamé, l'émissaire de l'ONU en Libye, jouissait d'un "large soutien". Ce dernier a présenté un plan en trois parties pour mettre fin au conflit : une trêve pendant l'Aïd El-Adha autour du 11-12 août, une réunion de haut niveau avec les pays concernés pour faire cesser les hostilités et mettre en œuvre l'embargo sur les armes de l'ONU et, enfin, une réunion des personnalités libyennes influentes pour déterminer le chemin à suivre.