Le mouvement citoyen entame son cinquième mois de contestation, de marches et mobilisations, déterminé à faire aboutir des revendications majeures clamées dès ses premières sorties : refondation démocratique de l'Etat et mise en rade du système politique et ses incarnations, avec ce que cela sous-tend comme inversion dans le champ politique et les us et pratiques des institutions, soit un retour aux choix du peuple dans sa souveraineté accomplie. La détermination s'exprime par l'immuabilité des revendications citoyennes alors que les voix audibles du système distillent inflexiblement des discours dont la virulence sémantique récurrente énonce sa volonté de recyclage et le rejet de ce qui peut entraver cette approche dissymétrique de la volonté citoyenne, tout en sacrifiant une partie de ses lobes encombrants. Les appels récurrents au dialogue et à la tenue d'une présidentielle éclipsent la revendication phare appelant à l'édification d'une Algérie nouvelle forte de ses potentialités et de la reconstruction progressive d'une économie nourrie de ses richesses, corollaire du changement politique profond attendu d'une période de transition réclamée. L'attitude sourde du pouvoir face à la résolution citoyenne affirmée offre une image d'incompréhension manifeste et de dialogue de sourds. Incidemment, elle renvoie aux jeux de langage, aux charges symboliques des mots et discours et au pouvoir de ceux qui les délivrent, plus simplement, à ce que parler veut dire. Cette expression très significative, empruntée au titre d'un article de JM. Amrouche publié dans Le Monde du 1er juillet 1959 en réaction au discours sur l'Algérie prononcé devant le Sénat par M. Debré, alors ministre français de l'Intérieur, et au titre de l'ouvrage de P. Bourdieu publié en 1982, consacré au sens et à la symbolique des mots et du discours, et à l'importance de l'usage et des rapports des langues dans ce qu'il définit comme le marché linguistique, est d'une pertinence certaine dans la situation que traverse notre pays où les voix autorisées du pouvoir prônent un dialogue sans agenda pour une sortie de crise puisée des villosités d'une Constitution révolue. Non le dialogue tout court, mais un dialogue enguirlandé d'un jeu de qualificatifs pour faire accroire à sa mystique et ses vertus et en faire advenir ce qu'il augure que ce sera. Or, si l'on veut dialoguer utilement et user du bon sens pour sortir de l'impasse, il est incommode de recourir à autant d'arguties pour montrer le bien-fondé du dialogue, plomber ardemment sa charge sémantique et signifier son issue, l'élection présidentielle. Si on ne préconfigure pas de préjugés et de déficit unilatéral en capital-confiance ou on ne croit pas s'engager dans une voie gauchie arrêtée au préalable, on n'usera pas du ton péremptoire et d'une inflation d'épithètes insinuant l'éviction de parties vilipendées, tout en s'entourant du principe de l'inclusion. Alors, ça suinte l'antilogie et un problème entier de clarté et de langage que sous-tend la problématique et le caractère limités et orientés de ce dialogue, qualifié en théorie mais informe en pratique. Entre un langage pacifique franc et tranché tonnant la réalité incompressible de la volonté d'être de la voix du peuple et le langage autorisé et autoritaire qui s'impose au nom d'une Constitution dénaturée et veut faire advenir manifestement ce qu'il veut qu'il en soit, la convergence est mince et lointaine et défie toute médiation. À ce stade, la fonction sociale du langage et ses possibilités de violences symboliques revisitées par P. Bourdieu épousent leur plein sens, anticipant d'éventuelles sanctions et contraintes dégradantes à terme. L'expérience montre à l'évidence qu'il est peu recommandé de contrarier la vision et le discours du pouvoir dominant ou de contester l'exécution d'une vision préétablie au moment où il se justifie de l'autorité qu'il exerce. Comme l'entend P. Bourdieu, la valeur des productions symboliques dépend à la fois des compétences linguistique et légitime de leur émetteur, ou de son pouvoir symbolique d'imposition, de son autorité issue de sa position dans les espaces social et politique. Autant dire que les luttes pour les profits symboliques, dont la pérennisation du système politique, qui s'y produisent et qui le produisent, traduisent et reproduisent les effets de domination existant dans ces espaces et sanctionnent toute forme de contestation ou d'initiative pouvant les confondre ou les remettre en cause. Il en est ainsi de la transition politique formulée par le peuple, délestée sur un dialogue inclusif et une élection présidentielle, autant dire, une image parfaite d'un dialogue de sourds. Du coup, quand on prône le dialogue, il est fondamental que la partie conviée vérifie si en face on parle du même objet, si on use du même langage de part et d'autre, même si on se sert de la même langue et, faut-il qu'il en soit ainsi ! Sinon, on joue au chat et à la souris. On joue à qui es-tu ? Avec qui es-tu ? Que fais-tu ? Où es-tu ? Et, contre qui es-tu ? Quand, à travers ses déclinaisons, le pouvoir s'adresse au peuple, il ne doit ni imposer d'avance sa propre vision des choses ni user de la mystification, taxer des parties et partis de ce peuple de malveillants, vilipender et menacer des hommes et des femmes qui ont contribué au sursaut démocratique, résisté avec courage aux menaces de la pieuvre terroriste et à la répression quand ce pouvoir était à l'apogée de sa puissance, si bien sûr il est dans l'axe de l'honnêteté, la bienveillance et la placidité. S'il est dans la logique-biface et manichéenne, souscrit à l'adversité, s'affiche comme le gardien du temple, refuse l'alternance et l'alternative, faisant qu'en dehors de son ombre, c'est le chaos, c'est que le dialogue, le vrai, dans toutes ses vertus ne sera pas l'hôte de marque à la table à laquelle il convie tous les patriotes sincères. Voilà encore deux mots préférés et récurrents du glossaire des tentations du pouvoir, de la puissance de l'emprise et de la distinction répressive. Patriote ? Qui juge du patriotisme d'un citoyen et dans quel référentiel se situe-t-on ? Dans celui de la glorieuse révolution ou celui procréé du pouvoir et ses clients qui a confisqué l'histoire et la légitimité au peuple de s'exprimer librement sur les questions qui le concernent au premier rôle, pour agiter la bure de patriote en artifice parodique dès lors qu'il pèse menace sur lui, lui le pouvoir omnipotent? Et puis, la sincérité ? Un autre mot galvaudé depuis longtemps et dont le sens s'est éclipsé des esprits qui en abusent dans leur rhétorique captieuse! De quelle sincérité s'agit-il ? De la sincérité systémique construite par la loi de la domination et la pratique de la ruse ? De la sincérité du principe de sincérité du scrutin qu'on oublie de convier lors des élections ou celle du bourrage des urnes et de la fraude électorale érigée en système ? De la sincérité d'un des grands principes budgétaires, qui a déserté les annales de l'élaboration du budget de l'Etat et le lexique des financiers, avec l'aisance financière et la planche à billets ? De la sincérité des lois à géométrie variable et de leur ajustement fréquent à la convenance des gouvernants et de leurs intentions, voire de la sincérité du mensonge et de l'humiliation du peuple depuis des décennies ? De la sincérité de l'indigence politique et de la versatilité de pseudo-élus et de leurs guides spirituels qui passent leur temps à scruter la rose des vents ou la sincérité de l'art de faire les moutons de Panurge ? À ce propos, il est indécent que ceux-ci se proclament du peuple et de la rue alors qu'esprits conformistes, ils formaient la compagnie ordinaire du pouvoir, et n'ont aujourd'hui aucune légitimité pour parler du peuple, les élections qui les ont hissés à l'hémicycle n'ont aucune valeur politique. Excepté une minorité, ils ne représentent qu'eux-mêmes et ne servent qu'au déploiement d'une propagande démocratique qui ne trompe même pas ses organisateurs, ses instruments et ses bénéficiaires. Ils s'amusent à la compassion au moment où on parle de la structuration du mouvement citoyen et sa représentation pour la période de transition par des figures connues pour leur probité. En fait, on n'a jamais songé en cette crise de confiance que c'est de la représentativité crédible, historiquement prouvée et tout à fait envisageable, comme on peut en concevoir d'autres formes, telle la représentativité symbolique, de substance ou d'essence, la représentativité historique, la représentativité potentielle et dynamique par exemple, qui font qu'une minorité numérique intègre fait mieux et plus que représenter un peuple, qu'elle l'incarne, qu'elle en est le vivant symbole, et comme le principe agissant, pour reprendre J. M. Amrouche défendant la représentativité du FLN en 1958. Alors, de résurgence de la sincérité stricto sensu chez ces fugaces de la politique et dans leurs espaces douteux, on n'en voit point, même pas à l'état de traces, du moment que les greffeurs de l'insincérité sont omniprésents, même s'ils s'évertuent à intensifier le niveau acoustique de l'appel au dialogue sincère, alors que la source de la sincérité comme valeur humaine et vertu distinctive s'est tarie depuis des lustres dans ces habitacles feutrés et calfeutrés où se confinent les trois pouvoirs de l'Etat séparés dans la loi et associés en frères siamois par l'esprit d'asservissement et de servilité ! Et, les fleurs de la servitude sont lavées de couleurs, lessivées de parfums écrit M. Mammeri. Dans ces conditions, il paraît illusoire de croire au dialogue et encore moins à sa sincérité ! Alors, dialoguer oui ! C'est même une louable initiative, mais sur quoi, avec qui, comment, où, quand et pour quels objectifs ? Et comment organiser un dialogue tout court où il n'y aura ni forces invasives, ni mouches, chats ou mules électroniques, ni filtres passe-bas, passe-haut ou passe-bande, ni parasitage et censure ? Un dialogue où on usera du même langage et pas seulement de la même langue. Là est le vrai problème. Parce qu'il nous reste tout de même un petit écho lointain du vrai dialogue, même ténu, à l'image du fond cosmologique témoin de la formation de l'Univers, bien après le Big Bang ! Cette épreuve ardue qui nous a extrait du joug colonial et permis d'être algérien aujourd'hui, à lutter en pacifiques pour recouvrer l'entière liberté et en jouir en toute démocratie dans les espaces destinés à l'expression de la voix et la voie du peuple, loin de la crainte d'être réprimé ou d'aller à la trappe. Tout de même, il est affligeant que dans un contexte de guerre si hostile, nos valeureux aînés incarnant le peuple meurtri par la férocité du combat inégal aient relevé ce défi pour nous défaire de l'aversion coloniale et nous insuffler le souffle de l'indépendance et de la liberté, et que maintenant les tenants du pouvoir feignent de ne pas percevoir le sens des appels de ce même peuple avili par des décennies d'humiliation pendant que ses biens sont dilapidés insouciamment par des parvenus arrogants et sans vergogne avec la complicité et la permissivité des gouvernants ! Le respectable FLN historique a dialogué et négocié avec une puissance coloniale, avec difficultés, certes, et après un siècle et demi de crimes odieux, d'atteinte à la dignité humaine, et il a réussi à en sortir victorieux en réfutant l'immonde tandis qu'aujourd'hui le peuple algérien parle au pouvoir algérien pour réclamer d'être dans ses libertés entières, de jouir de sa citoyenneté simplement, on lui oppose un carcan constitutionnel qui a fabriqué des illégitimes avec de la légitimité à géométrie variable et incertaine d'elle-même, défendu par ses concepteurs ad hoc qui ont tordu le cou à la légitimité tout court par ce droit fondé historiquement et concrètement sur la force et la ruse et dont la ductilité sensible aux vœux du système a été déclinée comme réformes. Erigées en règles, ces pratiques peu amènes incitent à douter que l'on use du même langage dans ce pays, du moins si le langage du peuple et celui des gouvernants pouvaient converger, pour aboutir à l'actuelle incompréhension. Autrement dit, il importe de savoir ce que parler veut dire, quand le pouvoir, à travers ses voix autorisées, se déclare opposé et allergique à une période de transition, proposition qui n'a fait l'objet d'aucune concertation préalable entre les deux parties pour être rejetée sans arguments étayés hormis le risque de s'inscrire dans la durée. À moins de comprendre que l'on communique en morse modifié. Sinon quelle interprétation donner au refus d'une proposition traduite en une fuite en avant décrétant le dialogue et l'élection présidentielle comme unique issue à la crise ? Quand on abuse de la sémantique des mots jusqu'à diaboliser le mot transition, l'affubler du germe de la déstabilisation, et l'assimiler à l'inceste politique non conforme aux rites et propensions systémiques tout en conférant une charge délictuelle à ceux qui l'évoquent, c'est qu'il y a rupture de confiance entre gouvernants et gouvernés ou l'impossible dialogue, même assorti d'éventuelles concessions, ralliant ainsi le marché des intercesseurs affables de la coupe de la poire en deux. Tout simplement, le pouvoir s'accommode mal du langage de la concession et aime rester dans sa rectitude et sa rigidité ! Il maintient l'idée que le pouvoir, le dur, le pur, l'incontestable et l'incontrôlable, a toujours raison ; sa vision est juste et est l'unique telle ses racines s'abreuvant de l'unicisme et ne reconnaît que l'école des soutiens inconditionnels qualifiés de patriotes sincères. Ce même attribut était déjà l'apanage de ceux qui défilent aujourd'hui devant les juridictions pour répondre justement de leur insincérité ! Le patriotisme résonne alors comme la propriété privée et exclusive de ceux qui le décrètent et s'en proclament, une frange qui défie le reste qui serait, par antithèse et incidemment des non-patriotes, voire des traîtres ! Dès lors, on joue à l'usure des patiences et à la dislocation des forces cohésives du mouvement citoyen pour laisser planer le doute sur son intégrité et s'instaurer ce dialogue de sourds. Une raison de plus pour douter du sens à donner aux perspectives du dialogue, tout en s'interrogeant sur ce qui reste à spéculer ou interpréter quand la masse critique des citoyens tonne d'une même voix pour sa liberté ? Il faut être atteint d'alexie pour ne pas voir la marche du peuple, de surdité pour ne pas ouïr sa fréquence vocale et sa charge pressante, et de sénilité flagrante pour rater le sens de l'appel à l'unisson à la transformation globale par le biais d'une transition. Par ailleurs, le dialogue est parent de la négociation : il se passe entre protagonistes, en général en désaccord sur des opinions et approches, on ne peut le confiner au nom de l'inclusion dans une coque de concertation entre acteurs divers de la société sous l'œil d'un panel de figures probes, indépendantes et crédibles auto-désignées, du moment que les revendications majeures du peuple sont claires ! C'est la transition détournée. Il se trouve que des figures désignées sont des panégyristes du système dont ils sustentaient l'idéologie et la culture jusqu'à atteindre sa magnificence sous l'ère de son excellence, alors parlementaires du FLN (ministre, député et président de l'APN ; sénateur du tiers présidentiel), quand un autre, syndicaliste hybride, affiche avec ostentation ses accointances aux frères musulmans égyptiens et turcs ! De leur probité et crédibilité, on ne peut supputer, mais d'indépendance politique, il n'en est point ! L'empreinte filandreuse du système de l'ère du président déchu est là, elle nourrit sa continuité et sa mutation en cours ! Sa pseudo-éclipse lors des joutes de dialogue sera formelle, elle répond d'une présence diffuse et de sa volonté de garder le temple. Elle scrutera tout et se révélera l'heure venue, l'orientation, les objectifs, la nature et la finalité du dialogue autorisé étant précontraints et la submersion du corps du dialogue par ses affidés est assurée et forcera la direction des débats vers le résultat attendu. Alors que le dialogue vrai, l'échange productif et pas l'expédient, doit réunir les tenants du système réel et les acteurs de la société pour déboucher sur un accord scellant les échéances, les voies, moyens et engagements pour céder les pouvoirs au peuple, à moins qu'on sous-entende par le concept d'inclusivité la représentation du système par les parties qui ont incubé l'imposture de son excellence durant vingt ans et qui les a nourris. L'inclusivité renvoie-t-elle à la résurrection de ces nébuleuses contre-nature et leurs agrégats parlementaires qui ont hissé au pinacle la monstruosité à l'origine de la ruine des richesses et des espoirs du peuple ? Leur constance dans l'étayage du plus fort n'augure rien d'évolutif si ce n'est s'adosser aux pratiques de la génuflexion alors que l'heure est à restituer au peuple et aux institutions les principes de l'alternance et de l'alternative pour ériger la pyramide de la démocratie et de la légitimité populaire. À ce titre, le peuple demande une période de transition pour être maître de son destin parce qu'il est las des ritournelles électives qui l'ont foulé et refoulé aux marges de l'histoire. Une période de transition pour juguler les doutes d'une nouvelle confiscation de ses droits élémentaires. Et puis, cette demande n'exige pas la lune si on réalise ses objectifs primordiaux et sa signification, car il ne s'agit point d'une prise de pouvoir tant adulé par ses habitués, les en sevrer, ou l'offrir à des personnalités ! Physiquement, une transition est le passage ou la transformation d'un état-1 à un état-2 selon un processus donné. Bien sûr il y a plusieurs voies à effets équivalents et il faut opter pour l'optimale. Ce paradigme simple est transférable au champ politique. Toute la problématique est dans le choix de la voie à temps minimum et à moindre coût, qui aboutira aux résultats les plus conciliants, les plus appropriés et satisfaisants. Mais ce passage doit être balisé pour que le choix soit observé et donc garanti qu'il en soit ainsi en toute liberté et concurrence loyale. A priori, la démarche n'est pas complexe à initier si on définit ses contours dans une phase préparatoire, ou étape de pré-transition qui garantit l'initiation du processus de transition proprement dit, pris dans tous ses aspects. Car une transition c'est une transformation de fond, ce n'est pas seulement une question de changement d'hommes ou de structures physiques, ou même d'enveloppe politique ou de régime tout court, encore moins l'élection d'un président, ce n'est pas enfin la définition d'un nouveau paradigme de distribution de la rente. C'est un processus lourd qui exige du temps, qui vise à détricoter le réticulum systémique et reconfigurer les us des citoyens. Elle renvoie aux valeurs humaines et sociétales en tant que référents du processus à engager pour jeter les fondations d'une république dans ses construits et ses fonctionnements les plus exaltants en matière de démocratie, dans la quintessence du principe de la participation du peuple à la décision et aux choix politiques, sociétaux ou économiques majeurs, et dans l'originalité des racines historiques de la démocratie propres à notre société diverse pour quitter les mirages des illusions. La transition est le reformatage politique du logiciel de la conception et du fonctionnement de l'Etat et ses institutions et leurs rapports au peuple pour exercer et vivre sa pleine citoyenneté. C'est le passage du régime autoritaire à un construit démocratique propre à nous, après avoir réuni un ensemble de conditions, de préalables et de moyens pour réussir la grande transformation politique. Là est la voie qui mène, sinon à force de tirer sur la corde d'une Constitution pervertie, elle finira par rompre et nous enliser dans les abysses de l'incertitude et de l'imprévisibilité.