Le drame terrible et inadmissible, parce qu'il n'aurait jamais dû se produire, qui a coûté la vie à une fillette de 5 ans, percutée de plein fouet par un jet-ski dimanche dernier sur la plage des Andalouses, soulève la colère et l'indignation de tout un chacun. La mort de cette petite fille, qui était venue en toute quiétude avec ses parents goûter aux plaisirs et aux joies de la mer, est révoltante. Car, ce crime relève de l'inconscience : celle de l'individu qui conduisait ce bolide, celle des personnes qui le lui ont remis entre les mains et celle des autorités qui ont élaboré des lois, mais incapables de les faire appliquer et respecter. Déjà, l'été passé, sur les côtes oranaises, la protection civile avait enregistré le décès d'un homme percuté également par un jet-ski. C'était une mort de trop, pour que des dispositions draconiennes soient prises à l'encontre des “chauffards des mers”. Les plaisanciers des Andalouses, ou d'autres plages surveillées de la corniche, ont eu souvent à subir “la frime et les acrobaties de jeunes écervelés cherchant à épater les baigneuses” avec leur jet-ski qu'ils chevauchent et qui sont, en fait, un engin dangereux de par sa rapidité. Il n'est pas rare ainsi de voir de jeunes hommes hilares et heureux en frôlant les baigneurs, s'imaginant faire ainsi de l'effet où plus simplement s'imaginant être seuls au monde. Ces comportements d'ailleurs se vérifient chaque jour sur les routes ; là ce sont des véhicules… L'enquête qui va être menée par la gendarmerie sur les causes et les circonstances de l'accident ayant provoqué la mort de la petite fille de 5 ans qui, faut-il le rappeler, se trouvait au bord de l'eau, va probablement déterminer la responsabilité directe du conducteur. Mais, ce qui est attendu aujourd'hui, c'est que les responsabilités dans cette affaire, à tous les niveaux, soient mises en évidence, car les textes réglementaires régissant la circulation de ces jet-skis est suffisamment claire. Précisément, la loi 03.02 du 7 février 2003, fixant les règles générales d'utilisation et d'exploitation touristique des plages, a été complétée par un arrêté du ministère des Transports N°666 du 13 juillet 2003. Ces textes définissent la circulation des jet-skis, notamment en obligeant la délimitation des couloirs d'entrée et de la circulation de ces engins qui doivent se trouver loin des baigneurs. Par ailleurs, les jet-skis ne sont autorisés à circuler qu'au-delà de 100 m des eaux de baignade qui sont, elles, prévues sur 200 m à partir du rivage. La loi prévoit encore que les engins doivent être enregistrés et immatriculés et que l'utilisation doit avoir un permis impérativement. En ce sens, les complexes ou autres solariums qui louent ces engins, sur les plages de la corniche, doivent se conformer à ces exigences pour que leur activité soit légale et pour que leur responsabilité soit clairement engagée lors de drames comme celui qu'a connu la petite victime des Andalouses. Quant à savoir qui des pouvoirs publics est chargé de faire appliquer et respecter ces textes de lois sur le terrain, en l'occurrence en mer, aucun responsable n'a voulu s'avancer pour nous en dire plus. Ainsi, la mer, synonyme de joie, s'est transformée en cauchemar pour une famille oranaise. Par les temps qui courent, une vie ne pèse pas lourd face au business des plages d'Oran et face à l'inconscience et la bêtise criminelles des gens. F. BOUMEDIÈNE