Un jet-ski a semé la panique dimanche sur la plage des Andalouses. Il a même tué une fillette tout juste âgée de 5 ans et blessé une autre qui se trouvait sur les lieux devant le regard ahuri de dizaines de baigneurs impuissants et ne sachant quoi faire. La nouvelle aurait pu figurer dans un entrefilet laconique de la rubrique des faits divers si cet accident était le premier du genre. Malheureusement tout le monde en parle aujourd'hui: les jet-skis sont devenus une véritable menace pour les baigneurs sur les plages de certains complexes ou certaines concessions. La responsabilité des conducteurs de ces engins est certes largement engagée mais ce qui fait rager dans ces histoires de faucheuse qui fond à toute vitesse sur des baigneurs même quand ils sont sur le sable, c'est la réaction des exploitants des concessions de plages qui ne prennent aucune mesure de précaution quand il s'agit de louer un jet-ski à un client. Le conducteur de «l'engin tueur» de dimanche dernier avait payé 2000 dinars la balade de 15 minutes. L'exploitant ne lui a exigé qu'une pièce d'identité pour s'assurer qu'il ne va pas prendre la poudre d'escampette avec son bolide. Il n'a pas vérifié si ce client était sujet à des crises pouvant lui faire perdre son self-contrôle ou s'il était sous l'effet de produits prohibés. Ce qui l'intéressait dans cette histoire c'était les 2000 dinars qu'il avait allongés et quand on multiplie ce gain par quatre, par le nombre d'engins qu'il exploite et le nombre d'heures d'ouverture de sa concession, on comprend pourquoi aucune précaution n'est prise au moment de la location. Le directeur du tourisme de la wilaya d'Oran, qui a reconnu que le phénomène est grave, a effectué hier une visite d'inspection de certaines concessions de plages pour vérifier les conditions d'exploitation des sites de baignade. Le ministre du Tourisme en visite dernièrement parle de l'apparition d'une véritable mafia qui a pris en otage les plages et les baigneurs. Des sources sûres ont annoncé l'ouverture d'une enquête par la brigade de gendarmerie de Bousfer conformément aux instructions du ministre du Tourisme. Aujourd'hui il devient clair que le problème relève de la sécurité publique qui ne peut être garantie qu'en veillant au strict respect de la loi et en chassant cette faune d'exploitants des plages qui au lieu de donner un coup de fouet au tourisme sont en train de le tuer à petit feu en exposant la vie de leur clientèle à tous les dangers.