Le Paris SG a démarré dans les temps. L'équipe de Kylian Mbappé, buteur, a débuté sa saison avec un titre, le Trophée des champions, en disposant de Rennes (2-1), samedi à Shenzhen en Chine. Il y a un an, le PSG triomphait de Monaco (4-0) avec du spectacle et du champagne, déversé par les joueurs euphoriques sur l'entraîneur Thomas Tuchel après le match. Le nouvel exercice a plutôt été placé sous le sceau de la sobriété. Le champion de France a souffert pour battre de solides Bretons, venus défendre à cinq. Il a résisté à l'ouverture du score par Adrien Hunou (13'), au terrain difficile et à l'humidité — et le public à de longues séquences d'ennui — pour garder la coupe qu'il monopolise depuis 2013. Les fans asiatiques auront en mémoire les dribbles et le but (57') de Mbappé, qu'un "oohh" a accompagné à chaque prise de balle, et le coup franc victorieux d'Angel di Maria (72'), dans cette soirée qui n'a pas été la plus belle du foot français, dans un stade aux deux tiers vides. Deux supporters courageux garderont, eux, un selfie avec Kyky après avoir sprinté au coup de sifflet final en direction du prodige qui a joué le jeu avec le sourire. En l'absence de Neymar, suspendu, le champion du monde et l'Argentin ont été à la hauteur de leur popularité en Chine. Ils ont chacun marqué pour lancer sur un bon pied la saison sportive de leur équipe et préserver les ambitions économiques du club, qui veut prospérer dans la région. Le départ est idéal pour le nouveau directeur sportif Leonardo, rappelé dans la capitale pour succéder à Antero Henrique, remercié après la fin de saison dernière catastrophique. En plus d'apporter un 40e titre au club, ce succès efface l'humiliation de la finale de la Coupe de France perdue face aux Bretons. Tuchel, critiqué pour avoir raté le quadruplé national la saison passée, doit également souffler : il est sur les bases pour réaliser le grand chelem qu'avait réussi son prédécesseur Unai Emery avant son départ. "On peut améliorer les dix premières et les dix dernières minutes. Entre les deux, on a contrôlé, et c'était très bien. Je suis très content", a-t-il déclaré. Sur le terrain, le technicien allemand a vu des choses qui lui ont plu. Il a pu titulariser Marquinhos, et faire entrer, avec succès, Di Maria et Thiago Silva, alors que les trois Sud-Américains ne sont rentrés que mercredi de vacances prolongées dues à la Copa America — Paris débutera ainsi la Ligue 1 au grand complet, en attendant le retour proche de Presnel Kimpembe, blessé. "Je sens que mon équipe est prête (pour la reprise de la Ligue 1). Ce n'est pas parfait, mais nous sommes là où on doit être. On a des choses à améliorer, et à continuer. C'était un très bon début. On a gagné après avoir été menés. C'est le bon état d'esprit", a poursuivi Tuchel. Il a vu que Mbappé avait des jambes, et qu'il n'avait rien perdu de son sens du but. Que Di Maria savait toujours tirer les coups francs à la perfection. Il a aussi constaté l'apport de la recrue espagnole Pablo Sarabia. L'ailier a été percutant (16', 27') et a délivré la passe décisive pour Mbappé. Prometteur. Ces bonnes nouvelles cacheront la fragilité de la charnière centrale formée par Thilo Kehrer et Abdou Diallo, qui n'est pas appelée à durer avec les retours de Thiago et Kimpembe. Les défenseurs ont été coupables sur le but de Hunou, et il a aussi fallu le sauvetage du Brésilien pour éviter un but gag dans le temps additionnel (90), lors d'une fin de match tendue. Des tribunes, Neymar a dû voir que le PSG avait aussi du mal à se montrer dangereux sans lui. Sa création et ses aptitudes à changer le rythme ont manqué à ses coéquipiers, qui auraient pu se faciliter la tâche et ont souffert lors du début et de la fin de match. Alors qu'il n'a pas caché son désir de quitter la France durant le mercato, Ney sera très attendu dimanche pour la reprise de la Ligue 1, contre Nîmes au Parc des princes. Son équipe aussi. Mais c'est en mai 2020 qu'elle sera jugée sur ses résultats.