Le Gouvernement libyen d'union nationale a appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à enquêter sur les crimes commis par les milices du général Khalifa Haftar. Elle était déjà préoccupante, la situation sécuritaire en Libye risque de dégénérer. Un véritable carnage a été perpétré, avant-hier, lors des frappes aériennes imputées aux troupes du général à la retraite, Khalifa Haftar et qui a fait plus de 40 morts et des dizaines de blessés. Le Gouvernement libyen d'union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, a accusé les forces fidèles au général à la retraite d'avoir mené cette frappe et condamné avec force la frappe aérienne menée par les milices de Haftar contre le quartier résidentiel d'al-Qalaa à Morzouk. Le GNA a appelé la communauté internationale à "assumer ses responsabilités et à enquêter sur les crimes commis par les milices" dans cette ville. La Mission de soutien des Nations unies en Libye (Manul) a exprimé, hier, sa vive inquiétude face à la poursuite des violences et des frappes aériennes à Mourzouk dans le sud du pays. Dans un communiqué, elle se dit "extrêmement préoccupée par les informations faisant état de la poursuite des actes de violence à Mourzouk, notamment de plusieurs raids aériens qui ont fait de nombreux morts et blessés parmi les civils". La Manul a fait également part de son inquiétude quant aux violences communautaires qui se poursuivent dans la même région, faisant "environ 20 morts et de nombreux blessés". Elle a lancé un appel à la retenue, au dialogue et à des solutions pacifiques afin de régler les différends dans la région. Ces nouvelles violences, rappelle-t-on, interviennent alors que d'intenses efforts diplomatiques sont déployés pour la relance des négociations politiques entre les différentes parties en Libye, en particulier pour mettre en œuvre une trêve. La mission onusienne a de nouveau souhaité qu'une trêve s'instaure à l'occasion de la fête de l'Aïd El-Adha (fête du sacrifice), prévue dimanche. Le Conseil de sécurité des Nations unies a déclaré qu'il soutenait l'idée d'une trêve en Libye. M. Salamé, rappelle-t-on, a lancé cet appel la semaine passée devant le Conseil de sécurité dans le cadre de son plan d'action visant à mettre un terme au conflit libyen. Il a également suggéré l'organisation d'un sommet des pays concernés pour mettre fin aux hostilités et appliquer réellement l'embargo sur les armes imposé par l'ONU, ainsi que la tenue d'une réunion de personnalités libyennes influentes pour s'accorder sur la voie à suivre. Le Conseil de sécurité a estimé que "cette trêve devrait être accompagnée de mesures de confiance entre les parties". Il a par ailleurs réaffirmé ses appels antérieurs, en particulier celui lancé à toutes les parties pour qu'elles s'engagent à respecter un cessez-le-feu et à en revenir rapidement à un processus politique sous la médiation de l'ONU. "Une paix et une sécurité durables en Libye, y compris la fin de la crise humanitaire qui s'aggrave, ne pourront se concrétiser que par une solution politique", a-t-il dit dans son communiqué. Début avril, les troupes du général à la retraite, Khalifa Haftar ont lancé des hostilités pour s'emparer de la capitale Tripoli où siège le GNA reconnu par la communauté internationale. Selon les dernières statistiques de l'ONU, ces agressions ont causé la mort à ce jour d'environ 1100 personnes.