Ce déplacement du ministre de l'Energie et des Mines intervient quelques semaines après le limogeage de hauts cadres de Sonatrach. Le ministre de l'énergie Chakib Khelil devrait effectuer aujourd'hui une visite dans la zone industrielle d'Arzew et de AIn El-Bya, plus précisément au niveau du site de la station de dessalement d'eau de mer Kahrama, du projet de Gassi Touil ainsi que l'unité d'Uree fertage. Cette visite, qui revêt un caractère important avec le projet Gassi Touil et l'entrée en production de la station de dessalement d'eau de mer qui permettra, dans un premier temps, un apport supplémentaire de 30 00 m3/ jour pour la ville d'Oran, intervient dans un contexte d'insatisfaction pour ne pas dire contestation au sein du groupe Sonatrach. En effet, le récent “limogeage” de plusieurs hauts cadres d'Arzew pour, officiellement, n'avoir pas respecté le dispositif réglementaire de passation de marchés, ce qui est au demeurant contesté, et les projets de filialisation de certaines activités du groupe ont provoqué un profond malaise et une grogne qui, même si elle ne s'est pas encore exprimée au grand jour, reste bien réelle. Pour preuve, la déclaration du syndicat UGTA, qui sanctionnait une rencontre tenue il y a quelques jours au siège de l'union locale UGTA d'Arzew, où l'on pouvait lire que “le syndicat n'est pas près de demeurer passif… devant la situation inquiétante endurée par les travailleurs du secteur de l'énergie… Et de citer encore la tutelle qui par “sa démarche tente d'empêcher toute résistance au démantèlement de l'outil de production”. Par ailleurs, la publication, tout récemment, dans le journal officiel de la loi sur les hydrocarbures avait mis fin à toute forme de spéculation entretenue sur une éventuelle et encore possible remise en cause dudit projet, plus que jamais critiqué par d'anciens hauts cadres de Sonatrach, des experts, une grande partie de la classe politique, y compris des syndicats autonomes d'autres secteurs, ayant pour leur part parfaitement compris les implications de cette loi pour toute la population et la société. Même s'il y a peu de risque qu'un “accueil contestataire” soit réservé aujourd'hui au ministre, on ne pourra occulter, lors de cette visite, les enjeux globaux du secteur et de ses travailleurs. F. Boumediene