Les forces séparatistes relevant du Conseil de transition du Sud (STC) se sont retirées de plusieurs bâtiments publics qu'ils avaient récemment pris à Aden aux forces loyalistes yéménites, a annoncé, hier, un membre du gouvernement. Le siège du gouvernement, celui du Conseil suprême de la justice et celui de la Banque centrale ainsi que l'hôpital d'Aden ont été évacués par les séparatistes, a indiqué sur Twitter le ministre de l'Information du gouvernement, Mouammar al-Iryani. L'amorce de ce retrait avait été auparavant annoncée dans un communiqué par la coalition emmenée par l'Arabie Saoudite, qui intervient au Yémen depuis 2015 contre le mouvement Ansar Allah dit Houthis, soutenu par l'Iran. Le gouvernement du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi a exigé, mercredi, le retrait des séparatistes des positions qu'ils ont conquises la semaine dernière à Aden (Sud) avant tout dialogue politique avec cette mouvance. "Les préparatifs étaient, hier, en cours pour un retrait des séparatistes du siège du ministère de l'Intérieur et de la raffinerie d'Aden", a ajouté M. Iryani. Selon des médias, des véhicules militaires saoudiens et émiratis protègent actuellement le siège du gouvernement, celui du Conseil suprême de la justice et la Banque centrale. Le Palais présidentiel est également passé sous protection de forces saoudiennes ont constaté les médias. Un conflit oppose depuis près de 5 ans au Yémen une coalition de forces hétéroclites aux Houthis venus du Nord et qui se sont emparés de vastes portions du territoire. Avant les affrontements à Aden, le gouvernement et le STC étaient théoriquement alliés dans la lutte contre les Houthis. Les récents combats à Aden ont constitué une menace dans la relation entre l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis, un pilier de la coalition : les séparatistes du STC sont formés par Abou Dhabi, tandis que Riyad appuie le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi. STC et forces loyalistes sont théoriquement alliés dans le combat contre les Houthis. Les combats entre ces deux parties, qui ont duré plusieurs jours, ont fait au moins 40 morts et 260 blessés, selon l'ONU. La crise yéménite a fait depuis 2015 des dizaines de milliers de morts, dont de nombreux civils, selon des organisations humanitaires, et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.