Les établissements publics et privés sont confrontés aux mêmes difficultés liées au remboursement de dettes, à la rentabilisation des investissements, à la création de postes d'emploi et à l'amélioration constante de la qualité des prestations de service. Une vaste opération de modernisation et de réhabilitation de quelque 72 structures hôtelières implantées à travers toutes les régions du pays est sur le point d'être achevée. Le Seybouse est parmi les hôtels qui ont bénéficié d'une restauration et d'une extension le classant aux normes internationales. Outre ses 500 lits, cet établissement public classé 5 étoiles, situé en plein centre-ville d'Annaba, dispose de toutes les infrastructures de même niveau que le Sheraton. C'est l'un des plus grands hôtels au niveau national. Il devrait rouvrir ses portes l'année prochaine. Abandonné pendant 20 ans et géré en location par un privé, l'hôtel El-Morjane, sis à El-Kala, wilaya d'El-Tarf, un fleuron du tourisme balnéaire en Algérie, a subi un profond lifting et est devenu aux yeux des responsables du secteur un véritable chef-d'œuvre. Il sera livré en 2020 suivant tous les standards requis en la matière. L'histoire d'Es-Safir, ex-Aletti, est un peu particulière. Tous les rapports du Centre technique des constructions (CTC) recommandaient sa destruction pure et simple. Ce n'était pas l'avis des initiateurs de cette action de rénovation d'envergure qui ne voulaient en aucun cas assister impuissants à la disparition de ce centenaire qui emporterait avec lui tout un pan de l'histoire du pays. Décision a été aussitôt prise pour son maintien. Des travaux de renforcement et de confortement des fondations et des structures de cet ancien palace ont été effectués. Es-Safir retrouve son lustre d'antan selon les normes exigées dans le domaine. Le groupe HTT (hôtellerie, tourisme et thermalisme) vient de récupérer l'hôtel El-Riadh de Sidi Fredj et l'hôtel El-Hidab de Sétif, conformément à une décision de justice qui annule leur privatisation en raison "du manque d'engagement des agents économiques dans la concrétisation des objectifs à atteindre". L'hôtel Mazafran du complexe touristique de Zéralda a été réceptionné, récemment. Cet établissement a connu un engouement exceptionnel cet été. À 3 500 DA par personne en demi-pension et à 31 000 DA pour 7 jours, l'hôtel pratique les plus bas tarifs sur le marché. Seule la tarification des structures publiques est à même de convaincre les estivants algériens à choisir l'offre locale. L'autre merveille est nommée El-Marsa du complexe de Sidi Fredj, qui a fait l'objet d'une réhabilitation. L'hôtel sera prêt entre octobre et novembre prochains. Les crédits bancaires à la rescousse Idem pour l'hôtel Oasis à Touggourt. La réfection a concerné également l'hôtel Tahat de Tamanrasset. Le management sera assuré par une grosse entité internationale. Outre la numérisation dans laquelle se sont lancées ces structures hôtelières, le e-tourisme a entraîné le développement d'autres domaines liés au secteur sur lesquels le groupe HTT a réalisé une avancée palpable. Il s'agit du e-paiement, notamment l'opération de programmation et d'équipement de presque toutes les unités du groupe en TPE et DAB, finalisée en collaboration avec la banque CPA. À cela, l'on ajoute aussi la nouvelle application de réservation GHTT Booking, opérationnelle en Algérie. Il est à noter que cette opération de modernisation et de réhabilitation a coûté au groupe 85 milliards de dinars. Une enveloppe dégagée grâce aux crédits bancaires que les filiales du groupe HTT ont contractés au même titre que les opérateurs privés. Autrement dit, le groupe HTT et les investisseurs privés ont bénéficié des mêmes conditionnalités et avantages pour l'obtention de ces prêts. Les établissements publics et privés sont, de ce fait, confrontés aux mêmes difficultés liées au remboursement de dettes au bout de 15 ans, la rentabilisation des investissements, la création de postes d'emploi et l'amélioration constante de la qualité des prestations de service. Et sans parler des campagnes de déstabilisation dont sont victimes arbitrairement les filiales du groupe HTT dont celle de Tlemcen, pour ne citer que cet exemple. Ce sont là autant de paramètres compliqués qui risquent d'asphyxier l'hôtellerie en Algérie.