Parmi les pancartes brandies au milieu des drapeaux algérien, palestinien et même d'un emblème amazigh, figuraient celles appelant à la libération de Bouregâa ainsi que celle des détenus d'opinion. La capitale de l'Ouest, Oran, a été une nouvelle fois au rendez-vous du vendredi contestataire, le 27e en date bien que le nombre estival soit moins important que les mobilisations précédentes. Une relative désaffection expliquée par les congés. Ils étaient nombreux, hier, à battre le pavé sous l'implacable soleil saisonnier reprenant les slogans phare du hirak et en entonnant des plus récents, actualité politique oblige. Ce vendredi a été à l'image des précédents avec des revendications similaires rejetant totalement le dialogue sous sa forme actuelle. Ainsi, tous les symboles honnis du système en ont pris pour leur grade, Gaïd Salah en tête de liste. "Dawla madania machi âaskaria", (un Etat civil et non militaire), "Makanche vote mâa el-îssaba", (Pas de vote avec la bande), "Makanche hiwar mâa el-îssaba", (Pas de dialogue avec la bande), "Gaïd denia fania, chouf Sebsi", (Gaïd, la vie est éphémère, tu n'as qu'à regarder Essebsi), "Généraux à la poubelle", "Y en a marre des généraux", "Libérez l'Algérie", ont été les quelques slogans scandés par les participants qui ont marqué une halte devant le siège de la wilaya. Karim Younès et son instance de dialogue et de médiation, Benflis et les candidats du pouvoir, ainsi que les éternels Bensalah, Bedoui, FLN et RND, ont été hués par la foule qui a appelé à restituer le pouvoir au peuple, "Salimou solta lichaâb", scandait-elle. Parmi les pancartes brandies au milieu des drapeaux algérien, palestinien et même d'un emblème amazigh, figuraient celles appelant à la libération de Bouregâa et des détenus d'opinion ou encore à une "République démocratique sociale et non à la restauration d'une monarchie ou une théocratie". D'autres pancartes font référence au Congrès de la Soummam ou à l'analogie entre le FLN et le panel de Younès. Nacer, un hirakiste de la première heure, a expliqué que le hirak doit descendre dans les douars et les villages pour libérer la parole. "Il ne doit plus se suffire du seul circuit citadin de la place d'Armes au siège de la wilaya", ajoutant qu'il ne faut plus parler des élections qui ont de tout temps été une machine productrice du système. Les manifestants ont également appelé à être au rendez-vous des mardis pour soutenir la contestation estudiantine qui s'est considérablement essoufflée ces deux derniers mois. Saïd Oussad