Des dizaines de milliers de manifestants, pour la plupart drapés dans l'emblème national et l'étendard amazigh, ont battu le pavé hier dans la ville des Genêts. La mobilisation a été, hier, aussi grandiose, la détermination toujours aussi forte et les slogans aussi diversifiés à Tizi Ouzou où, malgré une chaleur caniculaire, les manifestants ont tenu à réaffirmer leur rejet du dialogue et de l'élection présidentielle avec les "résidus d'el-îssaba". En effet, ce sont les slogans exprimant le rejet du dialogue initié par le panel dirigé par Karim Younès, et de l'élection présidentielle réclamée par le chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah, qui ont prédominé dans les rues de la ville, hier, à l'occasion du 25e vendredi des manifestations pour le changement du système. C'est d'ailleurs en scandant "Makach intikhabat ya el-îssabate", "La hiwar, la chiwar, erahil obligatoire" que des dizaines de milliers de manifestants, pour la plupart drapés dans l'emblème national et dans l'étendard amazigh, ont démarré leur marche, à 13h30, depuis l'esplanade du stade du 1er-Novembre. En tête des premiers carrés on pouvait lire, sur des banderoles et pancartes, des messages appuyant ces slogans repris en chœur par les manifestants. "Pas de dialogue avec les sous-traitants du pouvoir. Nous demandons la rupture avec l'ancien système", "C'est au peuple souverain de choisir ses représentants pour dialoguer", "Article de la loi des 48 wilayas énonce : non au dialogue. Non aux élections. Vous partirez tous", lit-on sur certaines d'entre elles. Le slogan de la désobéissance civile s'invite pour la toute première fois dans la marche à Tizi Ouzou. "Rahou djay, rahou djay el-issyan el-madani" (la désobéissance civile arrive). "Oui à la désobéissance civile. Oui à une grève générale nationale pacifique et non violente. Non au dialogue avec les malfaiteurs", lit-on sur une seule pancarte. Dans les autres carrés, ce sont surtout les slogans hostiles à Gaïd Salah, aux magistrats et aux médias qui s'adonnent à la désinformation qui étaient prédominants. "Gaïd Salah chiatt el-imarat", "Barakat, barakat, ya koudhat tiliphoune", "Sahafa chiattine". "M. Gaïd : vos speechs provocateurs sont en total décalage avec l'Algérie post 22 février", "La Gaïd, la Nezzar, el-hirak heta el-intissar. La Toufik, la Saïd, echâab matchi kebch el-Aïd", "Madania matchi âaskaria", "El-mada sebâa, essoulta li châab". "Châab yourid el-istiklal". Dans tous les carrés il y avait, également, des slogans appelant à la libération des détenus d'opinion dont Lakhdar Bouregâa et Louisa Hanoune.