Face aux nombreuses critiques dénonçant son silence et appelant à sa démission, Meriem Merdaci a fini par abdiquer. Deux jours après le drame survenu jeudi dernier lors du concert du rappeur Soolking au stade du 20-Août d'Alger, qui a, rappelons-le, ôté la vie à cinq personnes, dont une fillette de 13 ans et fait plus de 86 blessés, la ministre de la culture Meriem Merdaci , accablée de critiques notamment par les internautes, a fini par céder. Elle a démissionné hier, non sans avoir suscité de vives réactions. Sans aucune communication autour des causes de la tragédie, ni même un message de condoléances aux familles des victimes, le ministère de la Culture était entré, depuis jeudi soir, dans un mutisme étrange. Si le parquet d'Alger avait réagi, dès le lendemain en ordonnant l'ouverture d'une enquête sur les circonstances de la bousculade meurtrière, et, plus tard, le chanteur lui-même, en adressant un message de condoléances à la mémoire des jeunes victimes via son compte Instagram, du côté du ministère de la Culture, à sa tête Meriem Merdaci, c'était le silence radio. Pourtant, la veille du gala, elle était bien présente sur les lieux de ce concert qui s'annonçait grandiose, dans le cadre d'une visite d'inspection afin de superviser le déroulement des derniers préparatifs. Il n'en fallait pas plus pour attiser davantage les critiques des internautes envers la responsable, qui était, du reste, décriée depuis son installation en avril dernier, au sein de l'équipe gouvernementale de Nourreddine Bedoui. Le député du Front des forces socialistes (FFS), Chafaâ Bouaiche, s'était exprimé sur les réseaux sociaux en demandant le départ immédiat de la ministre de la Culture : "Il y a eu cinq morts au concert de Soolking à cause des bousculades et de la mauvaise organisation. La ministre de la Culture et le DG de l'Onda (limogé depuis, ndlr) doivent démissionner !". Même son de cloche du côté des facebookers, qui l'exhortaient, encore quelques heures avant sa démission, à rendre des comptes et à assumer ses responsabilités. "Dans un pays qui se respecte, le ministre démissionne en cas de perte de vie humaine", lance un internaute. "Première responsable du secteur. Démissionnez. Si vous avez un brin d'honneur", renchérit un autre. "Toujours aucune réaction de la ministre de la Culture de la honte ni de l'ONDA. Je vous prie de déposer votre démission. Basta, basta, il faut partir !", écrivait un autre utilisateur du réseau bleu et banc. Il faut dire que l'absence de réactions officielles, quelques heures après l'annonce du décès des cinq jeunes, avait fini par créer une confusion, à tel point que certains internautes avaient pris l'information pour une simple "rumeur", faute de preuves ou de communiqués officiels. Yasmine Azzouz