Avant que l'été ne s'en aille et cède le flambeau à la rentrée automnale, osons la question : "Nos enfants ont-ils lu suffisamment durant les vacances d'été ou s'étaient-ils adonnés uniquement aux plaisirs de la mer ?" Difficile d'avoir une réponse en l'absence d'arguments chiffrés. Et à l'issue d'un tour de librairies, force est d'admettre le peu d'engouement de parents autour du livre pour enfant. Donc, autant le roman pour adulte émeut et est populaire, autant le roman "jeunesse" est déconsidéré et est classé au rayon du parent pauvre de la littérature algérienne. D'où l'autre question : est-ce à dire qu'il ne compte pas le conte ? Pas aussi sûr que ça, du fait d'une statistique mi-figue, "mi-raison" et qui a son côté plaisant ainsi qu'un autre côté peu plaisant. S'agissant de l'aspect plaisant, il y a l'effort de traduction de la langue de François-Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778), vers tamazight auquel se "livre" l'archéologue Hamid Bilek qui fertilise ainsi le rayon enfant avec Tucbiht yettsen ou La Belle au bois dormant (1697) de Charles Perrault (1628-1703). "La lecture, c'est ce fertilisant qui est exigible à l'épanouissement de l'enfant, et c'est aussi l'art d'instruire l'enfant au moyen de sa langue maternelle qui est tamazight. Ainsi, l'objectif est double, puisqu'à l'intention d'emmener l'enfant dans l'univers merveilleux qui est le sien, l'opportunité qu'offre la voix du conte est d'autant essentielle pour que tamazight puisse faire son chemin à l'école à l'aide d'un série d'une quinzaine d'œuvres didactiques aux éditions Atfalouna (nos enfants)", a déclaré l'auteur de la traduction de Sendrella ou Cendrillon ou La Petite Pantoufle de verre des frères Brüder Grimm. D'où l'ingénieux concept d'ensemencer dans l'esprit de l'enfant l'engrais du beau qui lui garantit aussi l'éveil à la vie. Autre création, celle du duo Bahia Rachedi - Aoudjit Othmane qui ont embelli le rayon enfant de 7 à 77 ans du tome I des Histoires de mon livre à moi, a-t-on su de notre confrère Djamel Bouda aux éditions Dar El-Houda (2018). "C'est un recueil de m'hadjiat (histoires) à l'intitulé allusif et à l'image évocatrice qui ressuscite le souvenir d'historiettes de tendre grand-mère auprès de l'âtre d'où fuse de la morale inhérent à l'affection, l'honnêteté ainsi que l'amour de l'effort au travail et l'union dans le vivre-ensemble", a-t-on su de ce pionnier de la "Culturelle". 33 ! C'est le nombre de récits où le rêve est permis avec Mon rêve autour duquel papillonne Mon papillon et moi. Et plutôt qu'il se feuillette, "la tournée magique" qu'offre le livre de l'actrice et de l'ancien chœur de l'orchestre de la défunte RTA se lit avec "les yeux du cœur". "Ce livre vient de voir le jour, consulte-le et prends en soin car tu t'y retrouveras. Il est entre tes mains, lis entre les lignes ma présence t'accompagnera", lit-on en 4e de couverture. Alors, qu'importe l'âge, ce livre est à mettre entre les mains de tous ceux qui désirent s'abreuver à la fontaine de jouvence pour aller dans l'univers féerique de "la princesse Qamar". Gageons que cela augure d'un bon début pour la création littéraire enfantine