Le Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) tiendra aujourd'hui, à la place Patrice-Lumumba de Béjaïa, une université populaire, et ce, en maintenant le même programme, prévu il y a une semaine, pour son université d'été devant avoir lieu les 28, 29 et 30 août dernier à Tichy. Le président de l'association, Abdelouahab Fersaoui, nous a assurés, hier, que tout est fin prêt pour la tenue de cette université populaire, d'autant que tous les acteurs sociaux et politiques de la région ont affiché leur volonté et leur disponibilité pour la réussite de cette manifestation. "On utilisera les sièges des associations, des partis politiques et des syndicats pour héberger nos invités qui vont arriver de toutes les wilayas d'Algérie", nous a-t-il affirmé. Autre preuve, la déclaration-appel, rendue publique avant-hier, est cosignée — outre le RAJ — par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh), le Comité de solidarité avec les travailleurs (CST), le FFS, le RCD, le PST, le PT, le Comité de défense et de sauvegarde des libertés (CDSL) et le Groupe pour une Algérie algérienne. L'action en elle-même survient une semaine, jour pour jour, après le rassemblement de soutien et de solidarité organisé à la place de la Liberté d'expression Saïd-Mekbel de Béjaïa, pour dénoncer l'interdiction dont a été l'objet l'événement que devait tenir l'association à Tichy. Et c'est à cette occasion qu'Abdelouahab Fersaoui avait appelé à une large mobilisation et annoncé l'organisation d'une université populaire à la place Lumumba, à côté de la place du 1er-Novembre (ex-place Gueydon). "Nous comptons, pour cela, sur l'implication de la population, des dynamiques citoyennes, des partis politiques et globalement sur toutes les forces vives de Béjaïa", a-t-il soutenu. Car, à travers cette interdiction, avait-il expliqué, "ce n'est pas seulement le RAJ qui est visé, mais tous ceux qui militent dans le cadre du mouvement pour un Etat de droit et un Etat civil". Il avait affirmé, en outre, qu'en empêchant cette activité à Béjaïa, "c'est cette wilaya qui est visée car elle est devenue l'un des fiefs de la démocratie en Algérie. Il y a une résistance qu'il faudra sauvegarder". Les rédacteurs du document avaient indiqué que "si aujourd'hui c'est le RAJ qui est à son tour visé, quoiqu'il ait déjà fait l'objet d'ostracisme par le passé, c'est parce qu'il est à l'avant-garde de toutes les luttes démocratiques dans leur acception moderne la plus large. Il a porté, à bout de bras, tous les combats favorisant l'émancipation des citoyennes et des citoyens. C'est cette vision de la défense des droits des citoyens que le pouvoir a voulu mettre en échec à travers cette énième attaque". Ils ont appelé, à leur tour, à "la mobilisation la plus large (partis, associations, syndicats…) pour la réussite de l'université populaire, initiée par le RAJ et soutenue par la société civile". Et, dans son communiqué de presse, le RAJ a indiqué que "l'université populaire de cette année sera dédiée aux défunts Achour Idir, militant et syndicaliste, Kamal-Eddine Fekhar, militant des droits humains, et Remzi Yettou, mort des suites des séquelles de la violence de la police au cours d'une marche du vendredi".