L'association Rassemblement, action, jeunesse (RAJ) a annoncé, hier mardi dans un communiqué, l'interdiction de son université d'été dont l'ouverture était prévue pour aujourd'hui à Béjaïa, sous le thème «six mois après le mouvement populaire du 22 février, enjeux et défis». «Le RAJ a reçu un refus des services de la wilaya de Béjaïa d'autoriser la tenue de l'université d'été de notre association, prévue pour les 28-29 et 30 août 2019 au camping Mam-Tour», a annoncé l'association dans un communiqué signé par son président, Abdelouahab Fersaoui, regrettant que «aucun motif n'a été avancé par les services de la wilaya pour justifier ce refus». L'association a condamné et dénoncé «avec force cette interdiction» et exprimé «son indignation face à cette attitude arbitraire, d'autant que l'association tient depuis 2012 son université d'été au même endroit sans jamais rencontrer de problème». Pour le RAJ qui fait partie des Dynamiques de la société civile, ce refus traduit la volonté et la détermination du pouvoir en place d'interdire tout espace de débat, d'échanges, de dialogues et de partages libres d'idées. «L'université d'été du RAJ est un des rares espaces de débats, d'échanges et de partage en toute liberté, dans la diversité et sur toutes les questions nationales et internationales. Cet espace s'est toujours voulu aussi comme un carrefour pour les organisations de la société civile, que le pouvoir a cherché hier et cherche toujours à réduire au silence», regrette l'association, constatant que «c'est au moment où ce pouvoir appelle au dialogue pour désamorcer la crise, qu'il s'emploie à étouffer toutes voix discordantes et empêche le libre débat et le dialogue entre les algériens-nes». Pour le RAJ, «cette interdiction n'est que la conséquence logique des actions et des appels du pouvoir réel pour réagir fermement face au mouvement populaire revendiquant pacifiquement un changement total et radical du système et réclamant l'instauration d'une nouvelle république basée sur la démocratie, la justice sociale, les libertés individuelles et collectives et la pluralité». L'association appelle l'ensemble des acteurs sociaux, politiques et syndicaux à la solidarité et à la mobilisation en participant au rassemblement qui aura lieu aujourd'hui à la place, «Saïd-Mekbel», à Béjaïa à 18h00. Réagissant à cette interdiction, la Laddh, version Zehouane, a exprimé sa solidarité avec le RAJ, tout en rappelant au pouvoir l'exigence de l'ouverture du champ de l'exercice des libertés publiques et démocratiques. La Laddh a appelé, dans un communiqué, la société civile, politique et l'ensemble des militants à une large mobilisation pour la défense des libertés. Pour sa part, le RCD a dénoncé des atteintes aux libertés qui se multiplient. « L'administration a encore une fois récidivé en interdisant la tenue de l'université d'été du RAJ. Pour les autorités, la priorité est dans la promotion d'un dialogue-soumission qui a pour seul objectif de détourner la révolution en marche du peuple algérien pour une rupture radicale avec un système politique corrompu et mafieux», a réagi le chargé de communication du parti, Atmane Mazouz. Karim A.